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Guerre à l’Est de la RDC : les dirigeants d’Afrique de l’Est appellent au « Cessez-le-feu immédiat »

Les chefs d’États de plusieurs pays d’Afrique centrale et de l’Est ont appelé samedi à un « cessez-le-feu immédiat de toutes les parties » et un retrait de tous les groupes armés, « y compris les étrangers » dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Cette réunion des chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC, constituée de sept pays) à Bujumbura, la capitale du Burundi, intervenait en pleine recrudescence des violences dans l’est de l’immense nation d’Afrique centrale.

Les dirigeants ont appelé à un « cessez-le-feu immédiat de toutes les parties » et un retrait de tous les groupes armés, « y compris les étrangers », dans un communiqué publié à l’issue du sommet.
Les présidents de RDC Félix Tshisekei et du Rwanda Paul Kagame ont participé à la réunion, sachant que Kinshasa a régulièrement accusé Kigali de soutenir les rebelles du M23.

« Les discussions devraient se concentrer sur l’évaluation de la feuille de route de Luanda qui exigeait le retrait effectif et définitif des troupes du M23/RDF (Forces de défense rwandaises) des zones occupées avant le 15 janvier », avait déclaré la présidence congolaise avant le sommet.

Les troupes du M23 n’ont jamais quitté la zone, le M23 et ses alliés ont élargi l’occupation a t elle ajouté.

Les échanges ont duré plus de trois heures, dans le huis clos du palais présidentiel Ntare Rushatsi. Officiellement, ils se sont déroulés dans un climat apaisé. Toutefois, plusieurs sources rapportent que les discussions n’étaient pas si faciles.

Kinshasa attendait de ce mini-sommet, au minimum la confirmation d’un mandat plus offensif pour la force régionale déployée au Nord-Kivu, Kagame lui insiste pour que cette force s’attaque également et surtout aux FDLR et autres milices. Aucun consensus n’a été trouvé à ce propos.

À ce sujet, les chefs d’État de la région ont une fois de plus appelé à la désescalade. Ils ont aussi ordonné un cessez-le-feu immédiat. Les six ont demandé aux responsables militaires des pays de l’EAC de se réunir dans une semaine. Cette réunion, ont-ils dit, devra plancher sur des nouveaux délais opérationnels. Il sera aussi question de réévaluer le plan de déploiement de la force régionale. Les chefs d’État ont aussi demandé à d’autres pays de la région de renforcer cette force qui pour l’heure n’est composée que des Kényans et des Burundais déployés dans la partie Est de la RDC, tout en soulignant l’importance d’un processus de dialogue qui devra accompagner les aspects purement militaires.

D’après nos sources, les six chefs d’État présents à cette rencontre ne se sont pas montrés très unis à la fin du sommet. La Tanzanienne Suluhu Samia et l’Ougandais Yoweri Museveni étaient les premiers à quitter la salle et à rejoindre directement l’aéroport. Les quatre autres sont sortis plusieurs minutes plus tard et aucune photo de famille n’a été prise à la fin des assises.

Pour l’heure, dans le Nord-Kivu, le M23 s’est emparé de larges territoires riches en minerais, et continue d’avancer malgré une feuille de route pour la paix conclue à Luanda, en Angola, en juillet 2022.

Les rebelles se sont emparés de plusieurs localités dont Kitshanga, ville d’environ 60.000 habitants, et Kirolirwe, provoquant la fuite de plusieurs milliers de personnes ces derniers jours. L’armée a reconnu s’être retirée de certaines localités pour, selon elle, épargner les populations civiles.

Le sommet s’est tenu peu après la visite du pape François à Kinshasa, où il a condamné les « cruelles atrocités » perpétrées dans l’est de la RDC.

De nombreux groupes armés y sévissent depuis des décennies, dont beaucoup sont un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990-2000.

Depuis novembre 2021, la rébellion majoritairement tutsi du M23 s’est emparée de territoires près de Goma. Si la RDC accuse le Rwanda de la soutenir, ce qui est corroboré par des experts de l’ONU et les pays occidentaux, Kigali s’en défend.

Les tensions se sont exacerbées fin janvier lorsque les forces rwandaises ont ouvert le feu sur un avion de chasse congolais qui, selon elles, avait violé l’espace aérien rwandais. Kinshasa a évoqué « un acte de guerre ».

Le prochain rendez-vous est a priori à programmer avant le 20 février.

AFP/via Surveillance.cd

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