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RDC : programme 145 territoires, les travaux évoluent normalement malgré quelques contraintes

Le gouvernement congolais a lancé depuis 2021 un vaste programme de développement à la base pour les 145 territoires du pays. Ce programme du chef de l’État est financé à hauteur de plus de 1 milliard 665 millions de dollars. Ces fonds viennent du gouvernement et de droit de tirage dont la RDC a bénéficié auprès du Fond Monétaire International. A ce jour, les travaux de ce programme sont lancés à près de 82% à travers le pays. Les agences d’exécution ont fait le point sur l’évolution des travaux mardi au cours d’un briefing qu’ils ont co-animé avec les ministres de la communication et celui du plan.

Financé par le trésor public, ce vaste programme vise 4 objectifs majeurs à savoir : l’amélioration à l’accès aux infrastructures sociales de bases dans les milieux ruraux, la promotion des économies locales, le renforcement des capacités de gouvernance locale et le développement d’un système de géolocalisation de suivi des projets dans les territoires. Le but, selon le Ministre ad interim du Plan, est de lutter contre la pauvreté.

« L’objectif recherché par le chef de l’état à travers ce programme est d’une part de lutter contre la pauvreté, de réduire les inégalités spatiales et accélérer l’amélioration des conditions de vie des populations rurales longtemps abandonnées, et d’autre part, de booster le développement de la République démocratique du Congo à partir de la base sur l’ensemble des 145 territoires que comptent la RDC », a dit Crispin Mbadu Phanzu.

A ce jour, le gouvernement affirme avoir disponibilisé plus de 762 millions de dollars pour l’exécution de ce projet. Déjà 511 ont été remis aux trois agences d’exécution pour les travaux en cours dans différents territoires.

Pour le Bureau Central de Coordination (BCECO), l’une des agences d’exécution qui a lancé les 100% de travaux sur terrain, ce projet impacte déjà positivement la vie des communautés locales. Le BCECO doit réaliser plus de 600 ouvrages parmi lesquels, 414 écoles et une centaine de centres de santé.

« Le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a souhaité que le flux financier de ce programme profite plus aux populations locales. A ce titre, nous avons exigés dans tous les contrats de la sous-traitance, donc tout celui qui gagne le marché doit sous-traiter au moins 40% de son contrat aux entreprises locales. L’impact sur les populations et sur les territoires est de loin ce que nous pouvons espérer. Ce que nous avons constatés, d’abord sur les chantiers est que les matériaux de constructions locaux sont livrés par les femmes à savoir : l’eau, la caillasse et le sable .Si en moins d’une année nous avons des telles engagements qui aujourd’hui s’élève à peu près à 205 millions de dollars que nous allons dépenser ,dans ce pays en moins d’une année, vous imaginez l’impact financier au niveau des ménages et au niveau de l’économie. Donc ça c’est un programme de grande envergure que nous vous demandons de soutenir ››, a fait savoir Jean Mabi, Directeur général de BCECO.

La Cellule d’exécution des Financements en Faveur des Etats Fragiles CFEF a pour sa part l’exécution de travaux dans 43 territoires du pays. Cette agence publique hérite des provinces de l’ouest du pays. Elle doit réaliser 635 ouvrages dont 360 écoles. Les travaux en cours se déroulent bien, mais les défis logistiques sont énormes.

« Si vous regardez l’évolution au niveau de chaque province, vous verrez que le taux d’exécution physique diffère, c’est en fonction bien sur des contraintes que nous rencontrons sur le terrain. Les contraintes sont diverses. Il y a des sites qui sont inondés, il y a des problèmes des routes, des voies de desserte agricoles; mais aussi des routes d’intérêt provincial. Sur certaines routes nous avons vu qu’il y a des câbles de la SNEL qui passent. Nous avons réglé ce problème mais le principal problème comme je l’ai dit c’est l’état des voies de dessertes agricoles », a laissé entendre Alain Lungungu Kisoso, Coordonnateur national de la CFEF.

Ce projet de développement à la base de 145 territoires est aussi financé grâce au droit de tirages spéciaux dont la RDC a bénéficié auprès du FMI. Et pour respecter les exigences de ce bailleur, le PNUD avait été choisi comme troisième agence d’exécution de ce projet. Il va gérer le PDL145T dans 9 provinces. A ce jour, cette agence des Nations Unies a lancé 45% de travaux sur terrain. C’est le faible taux à cause de l’absence des meilleures offres d’entreprises exécutantes. Pour pallier cette difficulté, le PNUD a entrepris des séances de renforcement des capacités des PME locales et de sensibilisation de la population à s’approprier ce projet.

« Sur tout il y a un volet qui est très important, c’est le volet ingénierie sociale. S’assurer que les communautés s’approprient et sont informées du PDL. Et je pense dans ce cadre nous avons quand même pu organiser des ateliers provinciaux dans toutes les provinces où nous sommes. Nous avons organisé des caravanes de sensibilisation et aujourd’hui nous avons plus de 3000 personnes par territoire qui sont en tout cas dédiés à défendre le programme PDL », explique Elhadji Diallo.

En RDC, plusieurs projets gouvernementaux sont souvent inachevés et parfois même non exécutés alors que le financement est déjà libéré. Ça ne sera pas le cas pour ce programme affirme la CFEF.

« Nous ne payons que les travaux qui sont exécutés et certifiés par nos missions de contrôle, et nous avons aussi d’autres canaux pour avoir l’information sur ces différents chantiers. Donc, toute infrastructure qui ne sera pas construite ne sera pas payée et l’argent sera restitué au gouvernement », a fait savoir le Coordonnateur national de la CFEF.

A l’issue de cette première phase il faut le rappeler, plus de 1198 écoles, 786 Centres de Santé et 142 bâtiments administratifs seront construits dans les 145 territoires que compte le pays. La deuxième phase sera consacrée à la construction et réhabilitation de plus de 38 milles kilomètres des routes de dessertes agricoles. L’eau et l’électricité interviendront dans la 3ephase. Ce programme s’étend sur 2 ans.

Ben AKILI

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