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RDC : sans abris et dépourvus de tout, les déplacés de Kwamouth présent à Maluku en appellent à la responsabilité du gouvernement

Les déplacés internes ayant fui les affrontements entre Téké et Yaka installés à Maluku dans la ville de Kinshasa, vivent dans des conditions précaires. Ils sont sans abris et manquent de tout. Du côté du gouvernement de la République Démocratique du Congo, des dispositions sont en train d’être prises pour répondre à cette urgence humanitaire.

Ils sont plusieurs dizaines des déplacés internes à avoir trouvé refuge dans des bâtiments à Maluku. Ces hommes, femmes et enfants avaient fui les conflits interethniques entre Téké et Yaka déclenchés en juin 2022. Dépourvus des moyens, ces déplacés vivent dans des conditions précaires et manquent de tout. Niango Kipanga est l’un de déplacés qui se plaint qu’ils sont sans abris adéquat, n’ont pas accès à l’eau potable et vivent dans des conditions hygiéniques déplorables.

‹‹ Regardez-vous même les conditions dans lesquelles nous dormons. On n’a pas de moustiquaires imprégnées, et les moustiques piquent nos enfants qui souffrent de la malaria. Je viens de les amener tous à l’hôpital. J’ai dépensé 15 milles francs congolais pour soigner la malaria. Deuxièmement, nous manquons à manger. Même si nous prenons les médicaments qu’allons-nous manger? Nous sommes des déplacés de guerre, nous ne sommes pas ici par plaisir ››, s’est confié à l’ACP Niango Kipanga.

Des enfants des déplacés de Kwamouth.

En plus de ces besoins fondamentaux, se nourrir est un défi quotidien pour ces ménages. Cela fait presque 5 mois que ces déplacés internes de Kwamouth vivent sans soutien. Malgré quelques travaux journaliers entrepris, ces familles peinent à subvenir à leurs besoins. Marie Jeanne Andenge, soixantaine révolue fait partie de ces personnes.

‹‹ Pour manger il faut aller couper du bois. Nous, les femmes, on commence à transporter les briques pour trouver à manger. Si vous n’étiez pas venus, on n’allait pas avoir à manger. Vous voyez vous même les conditions dans lesquelles nous vivons. Même pour avoir de l’eau, c’est un casse-tête. Si tu n’as pas 100fc c’est compliqué. Ces jours-ci par exemple, nous avons puisés l’eau de pluie. Est-ce potable pour boire avec des tôles sales comme ça? ››, s’est-elle interrogée.

Tous ces déplacés internes de Kwamouth ont la même histoire. Un départ précipité pour fuir les hostilités, le regret d’avoir tout perdu ou tout laisser derrière soi et une résignation à rester ici faute de mieux. Dans cette école transformée en site de déplacés, certaines familles ont perdu leurs proches, dont les enfants, suite aux mauvaises conditions de vie. Une situation qu’ils décrient et sollicitent l’aide du gouvernement et ses partenaires.

« Si vous observez, la plupart des décès sont dus à la malnutrition. Donc, c’est dû à la malnutrition. La maladie peut survenir, il n’y a pas d’argent pour se faire soigner et la personne meurt. Nous avons besoin de rentrer pour regagner nos activités. Mais, ce retour est difficile parce qu’on avait pris la fuite laissant tout derrière. Nos maisons ont été incendiées. On ne peut pas retourner comme ça. Comment allons-nous vivres ? Qu’ils nous apportent de l’aide », a déclaré Bervely Dourou Mayizolo.

Une salle de classe de Maluku qui sert de dortoir et cuisine pour certains déplacés de Kwamouth.

Cette situation est une urgence humanitaire de grande envergure pour le gouvernement congolais. Selon le Dr Alain Mboko Iyeti, secrétaire général aux actions humanitaires, des dispositions sont en train d’être prises pour remédier à cette situation.

‹‹ L’assistance telle que vécue à cause de plusieurs autres problèmes n’a pas été régulier. Ça c’est un grand défi pour lequel nous travaillons avec le ministre de tutelle et les organisations. D’abord pour identifier de manière correcte ces déplacés, pour savoir qui sont encore là, qui sont rentrés, qui ont changé des sites pour qu’on organise une autre assistance. Il y a l’assistance nutritionnelle et alimentaire, ce sont les vivres. Il y a assistance en kit d’hygiène individuelle c’est notamment les couvertures et autres dispositifs pour les permettre d’être à l’abri surtout là où ils sont. Il y a aussi les dispositifs d’assainissement et d’approvisionnement en eau ››, a laissé entendre Dr Alain Mboko Iyeti, interrogé par l’ACP.

Pour rappel, Kinshasa a accueilli près de 25 milles déplacés internes de Kwamouth. Certains vivent dans des familles d’accueil et d’autres dans des centres collectifs répartis en quatre grands sites, notamment à Maluku, Kinkole, N’Djili et Mombele.

Surveillance.cd avec ACP

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