Près d’un million de nouveaux déplacés ont été recensés au premier semestre2023, dans un contexte de flambée de violences meurtrières dans la partie Est du pays. Ces données sont de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), rendues public le jeudi 15 juin. Selon cette ONG internationale, cette recrudescence qui est la résultante d’attaques contre des civils par des groupes armés et milices a déplacé « près d’un million de personnes en RDC depuis janvier », estimant que « 6,1 millions de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur de la RDC, soit une augmentation de 17% par rapport à octobre de l’année passée ».
Depuis le début de l’année, l’OIM note que des attaques de groupes armés contre des civils dans l’est (Kivu et Ituri) ont entraîné des pertes en vies humaines, des déplacements massifs de population et une instabilité croissante
« La situation humanitaire continue de se détériorer et des millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë ainsi qu’à d’autres besoins critiques », alerte l’OIM.
Selon l’organisation, « plus de 26 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire » dans le pays, qui compte environ 100 millions d’habitants.
En débutdesemaine, au moins 46 personnes dont de nombreux enfants ont été tuées en Ituri dans l’attaque d’un camp des déplacés par la milice communautaire Codéco, qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema.
Ce massacre a entraîné « le nouveau déplacement de plus de 7.800 personnes du site, la destruction d’abris et d’effets personnels », selon l’organisation.
Ainsi dans son rapport publié, l’OIM « condamne fermement cette violation odieuse du droit international humanitaire et rappelle que les attaques contre des civils peuvent constituer des crimes de guerre ».
Déjà, le procureur de la Cour pénale internationale a annoncé jeudi dernier qu’il allait procéder à un examen préliminaire concernant des crimes présumés des « forces et groupes armés » commis du 1er janvier 2022 à ce jour » dans la province du Nord-Kivu.
Clarisse Mbiya