Une question orale avec débat vient d’être adressée au Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères sur une présumée annexion d’une partie de la République Démocratique du Congo à l’Ouganda.
L’initiative est du député nationale Juvénal Munubo, élu du Territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Dans sa correspondance adressée à Christophe Lutundula, cet élu relaye les informations de la population civile locale qui affirment que trois kilomètres du groupement de Busanza auraient déjà été annexés à l’Ouganda par l’UPDF (Uganda People Defense Forces) dans une zone contrôlée conjointement par le M23 et les forces armées Ougandaises dans le cadre de la mission de East African Community, EAC.
Une situation qui inquiète les populations locales obligées d’abandonner par force leur champs et habitations. Selon Aimé Mukanda Mbusa, l’un des animateurs de la société civile dans la région «des bornes marquant la frontière entre ces deux pays ont été déplacées par les autorités Ougandaises sans que celles de la RDC soient au courant.
« La distance qui est revenue à l’Ouganda après le déplacement de ces bornes est estimée à ±3 kms dont les pâturages et plantations des eucalyptus de nos paisibles populations Congolaises qui n’ont pas accès à leurs terres. Ces opérations ont débuté depuis le Jeudi 3 Août 2023, on ne sait pas la finalité », alerte-t-il.
Cet acteur de la société civile regrette par ailleurs que les alertes de la population sur des cas d’atteinte à l’intégrité Nationale de la RDC ne soient toujours pas pris en compte par Kinshasa.
« En 2018 j’avais encore une fois alerté sur un autre cas de déplacement des bornes frontières en plein Parc national des Virunga côté Kagezi/Lac Édouard où les ougandais avaient encore encore dévié le lit de la rivière Ishasha qui est signe de la limite frontalière entre la RDC et l’Ouganda. Jusqu’au aujourd’hui 7 kilomètres de terre congolaise ont été cédés à l’Ouganda et l’Institut Congolais de Conservation de la Nature ne dit rien, les responsables du Parc National des Virunga ne disent rien », regrette-t-il.
Pour l’instant, la réaction de Kinshasa ne se fait pas attendre. Depuis l’entrée des forces armées de la Communauté des États d’Afrique de l’Est pour arbitrer entre Kinshasa et le M23 soutenu par Kigali, plusieurs localités de Rutshuru, Masisi et Nyirangogo ne sont plus accessibles aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo.
Benjamin Sivanzire