Les membres du collectif des victimes de l’agression rwandaise étaient dans la rue ce mercredi 18 octobre à Goma, pour exiger le départ des troupes de l’EAC. Ils reprochent aux troupes de l’EAC de soutenir les rebelles du M23, en stoppant la progression des forces d’autodéfense dit « Wazalendo », qui se battent contre ces terroristes.
Composés essentiellement des jeunes garçons, des filles, quelques hommes et femmes, victimes de l’agression rwandaise, ce collectif n’est pas d’accord avec le rôle que jouent les forces de l’EAC, dans la lutte contre les groupes armés, particulièrement les M23/RDF.
« Le M23 est égal à l’EAC et surtout les contingents qui sont venus de l’Ouganda, du Kenya, du Sud-Soudan qui sont déployés dans la partie Est du territoire de Rutshuru, et même dans la partie de Tongo. Quand vous arrivez au niveau de Tongo, Rushof Kanaba, quand vous arrivez au niveau de Bunagana, même au niveau de Kiwandja, les forces de l’EAC limitent, stoppent l’avancée effective des Wazalendo. Et donc, quand vous arrivez, la preuve est que même les engins roulants, les véhicules de l’EAC n’aident que les M23 à déployer les engins puisque quand vous quittez au niveau de Kalengera ce sont les véhicules de l’EAC qui aident les M23 à déployer les effectifs, les munitions et les armes lourdes vers Bwuiza en passant par Mulimbi et Tongo », a laissé entendre Maître Héritier Gashegu, membre du collectif.
Malgré l’interdiction de cette manifestation par la mairie de Goma, ces jeunes ont décidé de déposer leur mémorandum au Bureau du gouverneur du Nord-Kivu. Selon plusieurs organisations, les femmes et les enfants sont les premières victimes dans la guerre de M23 contre l’armée congolaise. C’est ce que dénonce Nabintu Balume, une jeune fille membre du collectif.
« Entant que femme, victime de l’agression rwandaise, nous voulons que l’EAC puisse quitter nos territoires, pour que nous puissions rentrer dans nos villages respectifs », a déclaré Nabintu Balume, membre du collectif des victimes de de l’agression rwandaise interrogée par nos confrères de l’Agence Congolaise de Presse.
Devant le bureau du Gouverneur du Nord-Kivu, les manifestants ont supplié la police pour leur laisser passer et donner leur memo. Alors qu’ils le lisaient à la presse, ils ont été dispersés.
Depuis la reprise des affrontements entre les jeunes patriotes d’autodéfense dits Wazalendo, la société civile et plusieurs observateurs indépendants affirment que les troupes de l’EAC s’interposent chaque fois que ces jeunes tentent d’avancer pour libérer les villages occupés par les rebelles du M23. Une attaque inconnue a visé lundi 16 avant midi un convoi du contingent ougandais accusé de transporter les matériels et les équipes techniques des rebelles du M23 de Bunagana à destination de Rutshuru centre.
Hugues Mulumba