La Première Ministre est arrivée ce vendredi 22 novembre 2024 à Goma, dans la province du Nord-Kivu. La Cheffe du gouvernement congolais est venue dans le cadre d’une mission d’évaluation de l’état de siège décrété depuis le 06 mai 2021, dans les provinces Du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Sur place, Judith Suminwa doit évaluer l’efficacité de l’état de siège, jugé par beaucoup comme inefficace, et envisager des solutions pour restaurer la paix dans ces deux provinces en proie à l’insécurité.
Accompagnée de plusieurs personnalités, dont des députés nationaux, la cheffe du gouvernement prévoit de rencontrer diverses couches sociales et les parties prenantes locales pour recueillir leurs points de vue sur l’état de siège.
Après son retour à Kinshasa, le gouvernement pourrait réexaminer cette mesure exceptionnelle afin de décider si elle doit être levée, maintenue ou requalifiée. Cette visite intervient après la 85ᵉ prorogation consécutive de l’état de siège, récemment validée par l’Assemblée nationale.
Déjà, Vital Kamerhe, président de cette institution, a notamment recommandé une évaluation approfondie pour en déterminer l’efficacité et envisager son avenir.
Dans le Nord-Kivu, les Forces démocratiques alliées (ADF), groupe terroriste considéré comme l’un des plus dangereux du pays, ont intensifié leurs attaques, s’étendant même dans les territoires de Lubero. En Ituri, les milices CODECO continuent de semer la terreur avec des massacres, des enlèvements et des incendies, rendant la situation humanitaire critique.
Par ailleurs, le retour du M23, mouvement rebelle vaincu en 2013, a exacerbé l’insécurité. Ce groupe armé contrôle désormais une centaine de localités et cités dans le Nord-Kivu, face à des forces gouvernementales incapables de les repousser.
Les populations des zones concernées, confrontées à une violence persistante, réclament régulièrement la fin de l’état de siège, estimant que la mesure n’a pas atteint ses objectifs. Une table ronde organisée en 2022 n’a pas permis d’apporter des changements significatifs, malgré les appels à lever cette disposition exceptionnelle.
Judith Suminwa devra donc répondre à des attentes élevées lors de cette visite, dans un contexte où l’état de siège apparaît de plus en plus comme un échec.