En cette fin d’année, les ménages congolais ressentent une pression croissante sur leur pouvoir d’achat. Selon la Banque centrale du Congo (BCC), le rythme de formation des prix a connu une hausse notable lors de la troisième semaine de décembre, avec un taux d’inflation hebdomadaire de 0,18 %, contre 0,13 % la semaine précédente. En cumul annuel, l’inflation atteint 11,45 %, se rapprochant des prévisions de 12,0 % pour la fin d’année.
Les produits alimentaires et boissons non alcoolisées, les transports, ainsi que le logement et les combustibles figurent parmi les principales causes de cette flambée des prix, les produits alimentaires représentant à eux seuls 52,48 % de l’inflation hebdomadaire.
Face à cette situation, le gouvernement a réagi en annonçant une série de mesures destinées à alléger le fardeau économique. Un accord, signé le 9 décembre entre le Vice-Premier ministre chargé de l’Économie, Daniel Mukuko Samba, et les importateurs, prévoit une réduction des prix sur les produits de première nécessité, effective depuis le 10 décembre.
«Cet accord reflète notre volonté de protéger le pouvoir d’achat des Congolais, conformément aux engagements du chef de l’État», a déclaré Daniel Mukuko Samba.
Il a également promis de réduire les prélèvements multiples sur le cordon douanier et a invité la société civile à veiller à l’application de ces baisses de prix dans tout le pays.
De leur côté, les importateurs, bien qu’engagés à respecter ces nouvelles mesures, soulignent que les taxes élevées et les coûts logistiques restent des défis majeurs à surmonter.
Alors que l’inflation grignote le pouvoir d’achat des ménages, l’accord entre le gouvernement et les importateurs est une lueur d’espoir. Cependant, cette initiative ne doit pas rester une simple mesure ponctuelle. Elle doit être accompagnée d’une véritable réforme des politiques douanières et logistiques pour garantir une baisse durable des prix.
Le succès de cette initiative repose aussi sur la vigilance des acteurs de la société civile, appelés à surveiller la mise en œuvre effective des nouveaux prix. Car si les engagements pris sur le papier sont louables, leur impact réel dépendra de la capacité à surmonter les obstacles structurels du système économique congolais.
Dans un contexte où les défis économiques et sociaux se multiplient, la relance de la consommation et la protection des ménages devraient rester des priorités absolues pour les autorités. Cette démarche pourrait, à terme, insuffler une dynamique positive à l’économie congolaise, à condition d’être soutenue par des réformes de fond.
Barth NGINDU