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C’est une décision qui fait résonner un soupir de soulagement dans le milieu des affaires congolais. En effet, la Première ministre, Judith Suminwa, a annoncé un moratoire sur les missions de contrôle des services étatiques auprès des entreprises, en vigueur du 16 décembre 2024 au 30 janvier 2025. Une mesure saluée par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), qui dénonçait depuis des semaines des tracasseries administratives pesant sur la fin d’année fiscale.
Ce moratoire concerne les contrôles fiscaux, des recettes non fiscales et les inspections économiques de routine. L’objectif, selon la Première ministre, est clair : permettre aux opérateurs économiques de préparer leurs états financiers en toute sérénité.
«J’ai décidé d’accorder un moratoire sur tous les contrôles fiscaux, des recettes non fiscales et de contrôle économique de routine, afin de permettre aux opérateurs économiques de préparer leurs états financiers dans la sérénité», a fait savoir Judith Suminwa.
Cependant, la mesure ne s’applique pas aux missions spécifiques des régies financières nationales prévues par la loi. Et pour les cas urgents, comme les soupçons de fraude, une dérogation spéciale devra être obtenue au préalable.
Du côté de la FEC, cette décision est perçue comme une bouffée d’oxygène. Dans une correspondance adressée au gouvernement le 4 décembre, elle avait alerté sur l’impact négatif des contrôles répétés en cette période cruciale pour la comptabilité des entreprises.
Avec ce moratoire, le gouvernement semble tendre la main aux opérateurs économiques, souvent pris en tenaille entre les exigences administratives et la réalité de leurs activités. Cependant, ce geste pose aussi une question importante : comment conjuguer la lutte contre la fraude et l’accompagnement des entreprises dans un environnement économique déjà difficile ?
Cette décision ouvre une opportunité pour repenser les mécanismes de contrôle en RDC, afin qu’ils soient à la fois efficaces et non contraignants. Si la sérénité des opérateurs économiques est essentielle pour dynamiser le tissu entrepreneurial, il reste à espérer que ce moratoire ne soit pas une simple trêve, mais le prélude à des réformes structurelles.
Barth NGINDU