Six ans après sa dernière révision, le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) en République Démocratique du Congo connaît une augmentation majeure. Fixé à 7 075 FC depuis 2018, il vient d’être porté à 14 500 FC par arrêté ministériel, une décision annoncée le 2 janvier 2025 par le ministre de l’Emploi et du Travail, Ephraim Akwakwa, lors du journal télévisé de la RTNC.
Cette revalorisation s’inscrit dans un contexte économique difficile, où les ménages congolais peinent à joindre les deux bouts face à la hausse constante du coût de la vie.
«Ce réajustement est un cadeau du président Félix Tshisekedi au peuple congolais et à la masse laborieuse», a déclaré le ministre, insistant sur l’importance de cette mesure pour le pouvoir d’achat des travailleurs.
Le réajustement du SMIG résulte d’un dialogue tripartite mené en octobre dernier entre le gouvernement, les employeurs, et les syndicats. Tous s’étaient accordés sur l’urgence d’une révision, le SMIG actuel n’étant plus en phase avec les réalités économiques du pays. Des propositions comme l’indexation au panier de la ménagère et l’ajustement basé sur l’indice de consommation avaient été évoquées avant que le consensus ne se porte sur le nouveau montant.
Si cette mesure est largement saluée par les travailleurs, elle n’est pas sans soulever des inquiétudes, notamment chez les petites et moyennes entreprises (PME), qui pourraient éprouver des difficultés à absorber cette hausse. Le ministre Akwakwa a toutefois rassuré sur la mise en place de mécanismes d’accompagnement pour soutenir les employeurs et préserver les emplois.
Cette décision marque également une continuité dans les efforts amorcés en 2018 sous l’ancien Premier ministre Bruno Tshibala, qui avait fixé le SMIG à 5 USD par jour, soit environ 7 075 FC à l’époque. En doublant ce montant, le gouvernement affirme sa volonté de promouvoir une économie plus juste et équitable, en ligne avec la vision du chef de l’État pour un développement inclusif.
Pour les travailleurs, ce réajustement représente une bouffée d’air frais, même si d’autres attentes subsistent, notamment en matière de services sociaux comme la santé et l’éducation. Reste à voir si cette mesure, saluée comme historique, pourra véritablement améliorer les conditions de vie de millions de Congolais et renforcer la stabilité sociale.
Barth NGINDU