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Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies à Genève : les pays membres votent une résolution historique pointant la responsabilité du Rwanda

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a adopté, ce vendredi, 07 février 2025, une résolution inédite qui reconnaît officiellement la responsabilité du Rwanda dans les exactions commises dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Cette décision marque un tournant diplomatique majeur et ouvre la voie à des poursuites contre les auteurs des violations des droits de l’homme perpétrées dans la région.

Présentée par la RDC et adoptée sans vote, cette résolution est la première du genre depuis la résurgence de la crise en 2022. Elle mandate une enquête internationale chargée de documenter les violations graves des droits humains imputées à l’armée rwandaise et au groupe terroriste RDF/M23. Ces exactions incluent notamment des exécutions sommaires, des violences sexuelles, des déplacements forcés de populations et des bombardements d’infrastructures civiles, dont des hôpitaux et des écoles.

« Il n’y a pas eu d’abstention, pas de bulletin blanc, pas de vote négatif sous le regard du Rwanda en présence de la délégation congolaise dépêchée par le Président Félix Tshisekedi. Peut être vers la fin de l’impunité dans la région des grands lacs où les crimes commis depuis 30 ans ont un auteur connu et cité nommément: le régime de Kigali », a écrit Julien Paluku, Ministre de Commerce extérieur.

De l’exploitation illicite et pillage des ressources naturelles au bombardement des hôpitaux, des écoles, des sites des déplacés, des attaques du personnel des Nations Unies en passant par les violations du droit international humanitaire, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU est maintenant un peut plus clair devant un bilan provisoire de plus de 3000 morts.

« Pour la 1ère fois, les forces de défense du Rwanda sont citées expressis verbis dans la commision des actes portant atteinte au Droit international et au Droit international humanitaire au Nord et au Sud Kivu. Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme va agir par deux mécanismes autorisés:

  1. La mission d’établissement des faits
  2. La commission d’enquête indépendante conduite par 3 experts en droit international humanitaire.
    L’objectif est de réunir les outils nécessaires, recueillir, vérifier et sécuriser les informations en vue de la définition des crimes parmi les 4 crimes internationaux connus à savoir crimes de génocide, crimes de guerre, crimes d’agression et crime contre l’humanité », a ajouté Julien Paluku.

Ces outils a dit Julien Paluku, permettront de nommer les auteurs sur base des preuves irréfutables en vue des sanctions exemplaires et dissuasives pour l’avenir. L’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité de l’ONU se trouveront ainsi saisis pour activer leurs mécanismes de sanction.

Pour l’heure, la négation de la présence rwandaise en RDC est contrariée par les deuils organisés au Rwanda et « les images satelitaire prises au cimetière militaires de Kigali où plus de 600 tombes on été creusées » pour le peu de corps qui y sont arrivés. Mal à l’aise, et pour détourner l’attention, le régime de Kigali va tenter d’organiser des actes criminels sur quelques congolais d’expression rwandaise pour appeler à la haine tribale, c’est cela son mode opératoire depuis 30 ans.

Face à cette avancée diplomatique, la RDC appelle ses citoyens à l’unité et à la vigilance face aux éventuelles manœuvres de déstabilisation. “J’appelle la population de l’Est à plus de cohésion et de cohabitation pacifique malgré les épreuves. Il y eut la guerre de Cent Ans, l’occupation de la France par l’Allemagne, le RCD, le CNDP… mais c’est toujours le peuple qui a triomphé. Le gouvernement Suminwa s’emploie à ramener la paix. S’achemine-t-on vers la fin des crises dans la région des Grands Lacs ? Wait and see!”, a conclu Julien Paluku.

Cette décision représente ainsi un tournant diplomatique majeur, car elle isole davantage le Rwanda sur la scène internationale et renforce la position de la RDC.

Le texte adopté ce jour, exige également un retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais et appelle à des sanctions contre les responsables identifiés pour mettre un terme à trois décennies de violences et d’instabilité.

Ben AKILI

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