L’exploitation et l’exportation illicites des minerais en République démocratique du Congo (RDC) prennent une tournure de plus en plus inquiétante. Lors d’un briefing de presse conjoint, le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, et son homologue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, ont alerté sur le détournement des circuits d’exportation du coltan, un minerai stratégique utilisé dans la fabrication des technologies de pointe.
Le ministre des Mines a révélé un déplacement des routes d’exportation frauduleuse du coltan :
« Tous les schémas auparavant établis à Bunagana ont été redirigés vers Kibumba », a-t-il déclaré.
Ce changement stratégique, selon lui, est orchestré par des réseaux criminels exploitant les richesses minières de la RDC au détriment de sa population.
L’exploitation illégale du coltan ne profite ni à l’État congolais ni aux communautés locales. Kizito Pakabomba a insisté sur l’urgence d’instaurer des mécanismes de traçabilité pour garantir que les minerais exportés ne proviennent pas de zones de conflit et respectent les droits humains.
« Nous mettons en place tout ce qui est nécessaire pour assurer une diligence raisonnable afin d’assainir ce secteur », a-t-il assuré.

Patrick Muyaya, de son côté, a dénoncé une exploitation brutale des ressources minières de la RDC :
« Les vraies motivations de cette guerre sont économiques. Il ne s’agit pas seulement d’un conflit territorial, mais d’une entreprise bien organisée de pillage de nos richesses », a-t-il martelé.
Il a appelé à une vigilance accrue de la part des médias et de la société civile pour dénoncer ces pratiques et mettre fin à l’impunité.
Face à la gravité de la situation, le gouvernement congolais en appelle à la communauté internationale. Le ministre des Mines a souligné que le pillage des ressources congolaises est une stratégie de survie pour le régime rwandais :
« Pour la survie de son régime, le Rwanda se met à piller et à tuer nos populations. Nous avons besoin que la communauté internationale se mobilise pour mettre fin à ce pillage systématique de nos ressources », a-t-il insisté.
La guerre dans l’Est de la RDC a des conséquences dévastatrices pour les populations locales. Des millions de personnes vivent dans l’instabilité et la violence, privées des bénéfices que devraient leur procurer les richesses de leur sous-sol.
Patrick Muyaya a conclu en appelant à l’unité nationale :
« Si nous voulons y mettre fin, nous devons être unis. Si nous devons y mettre fin, nous devons bannir les démons de la division ».
Une urgence nationale
L’évolution des circuits d’exportation du coltan depuis Rubaya vers Kibumba illustre l’urgence d’une réponse ferme et coordonnée. Le gouvernement congolais, avec l’appui de la communauté internationale, doit agir rapidement pour protéger ses ressources et garantir un avenir plus stable à son peuple.
Barth NGINDU