La Coordonnatrice Nationale du Collectif des Femmes et Enfants pour la Vie et le Développement, COFEVID en sigle, Félicitée Ntanga a plaide pour les enfants des rues ou enfants en situation difficile. Dans une interview exclusive accordée à Surveillance.cd, elle se dit inquiète que ce phénomène devient de plus en plus préoccupant, dans la mesure où il y a des générations dans les marchés et les rues de Kinshasa.
« Ceux qui étaient enfants de rues, ont deja enfanté et mis au monde; ils ont des enfants,…et ce sont des générations. on serait à la 2 ou 3e génération. Ce qui rend complexe ce phénomène, a-t-elle précisé.
À la question de savoir, quelles sont les stratégies à mettre en place pour réduire sensiblement la présence des enfants dans les rues et marchés, la Coordonnatrice Nationale de cette Organisation, Enseignante et membre de la société civile, dans la Coalition Droits des socio-economiques et culturels, ne mâche pas les mots. Pour elle, le gouvernement a échoué, par manque de politique pour protéger les droits des enfants, selon la Constitution du pays:
« Dans chaque pays, il y a toujours de stratégies globales, qui sont des defis à relever, des solutions à trouver pour chaque problème, comme celui des enfants des rues, ou en situation difficile. Dans chaque Ministère, il doit y avoir de budgets alloués. Le gouvernement doit appliquer la redistribution de revenu national à travers la prise en charge de ces enfants des rues, comme dans d’autres pays », a-t-elle fait savoir.
Et d’ajouter :
« Le gouvernement a failli, car tous les terrains où étaient construits des Foyers Sociaux , qui devraient être les endroits d’abri pour ces enfants des rues, abandonnés et délaissés, ont été , tous, spoliés, au su et au vu de tous, sous l’oeil impuissant du Ministère des Affaires Sociales ».
Par ailleurs, Félicitée Ntanga relève parmi les causes qui ont amplifié le phénomène enfants des rues à Kinshasa, « la pauvreté des parents et le manque d’emploi; les parents qui abandonnent des familles; le manque d’encadrement au niveau du gouvernement ; et l’absence de la cohésion de quatre éléments indispensables dans l’encadrement de la jeunesse, à savoir, la famille, l’église, l’école et la puissance publique ou l’État congolais ».
C’est ainsi que la Coordonnatrice Félicitée Ntanga lance un message pressant au gouvernement, « de procéder au partage du revenu national pour encadrer la jeunesse. Car, pour la Société Civile, tout problème non résolu, est un contentieux. En plus, elle demande que le gouvernement puisse prendre au serieux les droits consacrés dans la Constitution, tels que la gratuité de l’éducation obligatoire pour tous les enfants. Et pour finir, Félicitée, dans sa casquette d’enseignante et syndicaliste permanente des enseignants, demande au gouvernement »d’améliorer le salaire des travailleurs , pour leur permettre de relier les deux bouts du mois, et de s’occuper réellement de leurs enfants« .
Elle demande ainsi aux parents, « de s’assumer malgré la pauvreté, si on veut réduire le phénomène »enfants des rues, ou en situation difficile », à Kinshasa.
Jean KAZADI K. P