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Phénomèn «Kikalungu» à Kinshasa : une escroquerie à ciel ouvert !

À Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, la police de circulation routière utilise des engins appelés « Kikalungu » pour remorquer des véhicules mal stationnés sur la voie publique. Depuis un temps, ces agents sensés réguler la circulation occasionnent des infractions pour rançonner la population civile.

Chaque jour qui passe, l’on dénombre une centaine de véhicules qui sont remorqués à la fourrière au niveau de camp Lufungula. Ces véhicules une fois au bureau, les propriétaires sont sommés de payer 100$ (cent dollars américain) non négociable pour espérer récupérer son véhicule.

« Vous savez, nos amis PCR ne sont pas sincères pendant l’exercice de leur métier. Ces agents sont capables de tout quand ils nous interceptent en cours de route. Ce sont des mauvais au vrai sens du mot. Très insolant, et dans leur langage ils n’ont aucune notion sur le savoir vivre et n’ont aucun respect pour nous. Regardez-moi, ai-je l’âge de blaguer sur la route ? », s’interroge François Kapenda victime de ces infractions.

Et d’ajouter :

«Le comble aussi ce que quand ils arrivent à leur bureau, tous qu’ils racontent à leurs responsables, ces derniers ne prennent position que de leurs agents. Même si vous vous expliquez comment, ils ne peuvent jamais vous croire. Sont-ils sérieux ou quoi ? Je me demande si ces agents PCR prêtent serment avant leur entrée en fonction. En tout cas, je manque des mots pour les qualifier.»

L’image du véhicule Kikalungu.

C’est un système de prédation qui s’est insidieusement installé au cœur de la capitale congolaise, sous l’œil impassible des autorités provinciales. Sous couvert de lutte contre le mauvais stationnement, une véritable industrie du remorquage abusif prospère, ce phénomène saigne les automobilistes kinois et alimentant une opacité financière révoltante. Loin d’être une initiative encadrée par l’État, cette pratique relève davantage d’un racket institutionnalisé, orchestré par des camionnettes de remorquage qui opèrent en toute impunité.

Le scandale est d’autant plus criant que ni le gouverneur de la ville, pourtant garant de l’ordre urbain, ni la police, censée faire respecter la loi, ne semblent vouloir assumer leurs responsabilités face à cette dérive. Pire encore, la saisie arbitraire des véhicules se fait en violation flagrante des directives du commissaire provincial de la Police nationale congolaise (PNC), comme si les décisions de l’autorité sécuritaire suprême de la ville n’avaient aucune portée face à ce réseau tentaculaire.

Les victimes de ce système se comptent par centaines, contraintes de verser des sommes exorbitantes sans aucun passage par un circuit bancaire officiel. Où va cet argent ? Qui orchestre cette extorsion à grande échelle ? Et surtout, pourquoi la société IB.N.N/CAR, qui semble être au cœur de cette affaire, bénéficie-t-elle d’une telle impunité ? L’opacité qui entoure cette structure, opérant au vu et au su de tous, interpelle et exige des réponses. Le silence des autorités face à cette injustice est un véritable aveu de complicité.

Les agents PCR en mode interpellation.

En tolérant cette mafia du remorquage, le gouvernorat cautionne de facto un système qui épuise un peu plus les Kinois, déjà accablés par les difficultés du quotidien. Il est impératif que cette escroquerie cesse immédiatement et que des mécanismes clairs et transparents soient instaurés pour la gestion du stationnement et des infractions y afférentes. Un contrevenant doit pouvoir s’acquitter de son amende dans un cadre légal, en versant son dû au Trésor public et non entre les mains d’individus sans scrupules.

Les élus provinciaux de Kinshasa ont le devoir d’exiger des comptes. Cette situation relève d’un dysfonctionnement grave de l’autorité urbaine, et un contrôle parlementaire s’impose pour dissiper toute ambiguïté sur cette affaire. L’heure n’est plus aux faux-semblants : la population attend des actes, pas des discours.

Be AKILI

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