Le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, a déclenché une vaste opération de remise en ordre à l’aéroport international de la Luano. Au cours d’une visite inopinée en fin de semaine, il a exigé l’expulsion immédiate des individus opérant sans autorisation dans cette zone stratégique.
« Ce désordre ne peut plus continuer. L’aéroport doit refléter l’image d’un pays sérieux », a-t-il martelé.
Depuis plusieurs mois, des voix s’élevaient pour dénoncer la prolifération de services informels, d’agents sans badges et de pratiques illégales dans l’enceinte aéroportuaire.
« On voyait souvent des gens qui se disaient agents, mais qui ne portaient aucun badge. Ils s’imposaient aux passagers », témoigne Jean-Paul Kalambayi, habitué des lieux.
Accompagné du vice-gouverneur Martin Kazembe et des membres du comité provincial de sécurité, Kyabula a inspecté chaque recoin du site, du hall des départs à celui des arrivées. Objectif : identifier les failles et rappeler l’autorité de l’État. « Seuls les agents habilités continueront à exercer ici », a-t-il tranché.
Sur le terrain, l’autorité provinciale n’a pas hésité à faire expulser plusieurs individus dont les activités n’étaient ni reconnues, ni moins encore encadrées par l’administration aéroportuaire. Une mesure saluée par les usagers.
« Une fois, on m’a demandé de l’argent pour passer une valise alors que tout était en règle. J’espère que ce calvaire va enfin cesser », confie Clarisse Mutomi, voyageuse.
La rigueur imposée s’étend également au périmètre extérieur. Des restaurants informels, appelés localement « maléois« , ont reçu l’ordre de fermer immédiatement.
« Nous comprenons la volonté d’assainir la zone, mais nous aurions aimé un préavis. C’est notre gagne-pain », regrette un vendeur de brochettes.
Cette descente musclée intervient dans la foulée d’une réunion stratégique du comité provincial de sécurité, tenue exceptionnellement dans les locaux de l’aéroport. Les autorités de l’aviation civile et des douanes y ont participé pour harmoniser les mesures à appliquer.
Des instructions fermes ont été adressées aux chefs de services présents sur place : désormais, seules les entités et personnels dûment accrédités pourront accéder ou prester à l’intérieur du site. Un dispositif de contrôle et de suivi sera mis en place pour garantir la durabilité de cette réforme.
Le gouverneur Jacques Kyabula inscrit cette action dans une dynamique plus large de modernisation urbaine. «Lubumbashi doit devenir une ville vitrine, où discipline et efficacité sont les maîtres-mots, y compris dans nos aéroports», a-t-il conclu.
CKK