La ville de Lubumbashi a connu, ce lundi 12 mai, une vaste opération de fermeture d’environ 70 magasins situés en plein centre-ville. En cause : le non-respect des règles d’hygiène publique et le non-paiement des taxes et impôts. Une initiative saluée par une partie de la population, mais qui suscite également des craintes sur sa pérennité.
L’opération a été menée sous la supervision directe du maire de Lubumbashi, Patrick Kafwimbi, qui a accompagné les équipes d’assainissement sur le terrain. Des kiosques, terrasses et autres constructions anarchiques érigés sur les servitudes publiques ont été démantelés.
« Cette opération était nécessaire. Trop de commerçants occupaient les espaces sans respecter les normes d’hygiène et sans contribuer aux recettes publiques », a expliqué un agent municipal ayant pris part à la mission.
La société civile locale s’est félicitée de cette action, qu’elle qualifie de « signal fort envoyé aux contrevenants ». Elle estime que cette démarche marque une volonté politique nouvelle face aux problèmes chroniques d’insalubrité urbaine.
« Nous saluons l’implication personnelle du maire. Cela montre qu’il est conscient de l’urgence de remettre de l’ordre dans la ville », a déclaré Bertin Tshoz, membre de la thématique paix et sécurité de la société civile.
Cependant, cette même société civile exprime des réserves quant à l’efficacité à long terme de ces mesures. Selon elle, les efforts doivent s’inscrire dans une stratégie de rupture durable avec les pratiques du passé.
« Nous craignons que les mêmes personnes ne reviennent occuper les espaces publics, comme cela s’est produit à chaque changement d’autorité. Et souvent, ces emplacements sont revendus à prix d’or », a averti M. Tshoz.
La mairie est donc appelée à renforcer la surveillance et à mettre en place des mécanismes de contrôle pour éviter une réoccupation progressive et informelle des sites assainis.
« Le maire doit instaurer un système de suivi rigoureux et des sanctions exemplaires. Sans cela, cette opération risque de n’être qu’un coup d’épée dans l’eau », a insisté un commerçant témoin des opérations.
En attendant, les riverains du centre-ville redécouvrent des artères dégagées et plus respirables. Reste à savoir si cette nouvelle dynamique de propreté et d’ordre public saura résister à l’épreuve du temps.
CKK