L’initiative de la levée des immunités parlementaires de l’ancien président congolais Joseph Kabila continue de susciter des réactions au sein de la classe politique et de la société civile. Ce jeudi 15 mai 2025, l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) s’est opposée fermement à la procédure engagée par le Sénat, jugeant celle-ci non conforme au cadre légal en vigueur.
Dans une déclaration diffusée sur son compte X (anciennement Twitter), Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO, a critiqué la démarche en cours, estimant qu’elle viole la loi relative au statut des anciens chefs d’État élus.
« La perspective de faire lever les immunités du président Kabila sans passer par le Congrès comme l’exige la loi est une aventure qui va faire discréditer le Sénat », a-t-il averti.
Le Sénat, réuni en plénière ce même jour, doit examiner le réquisitoire de l’auditeur général des Forces armées de la RDC. Ce dernier demande la levée des protections légales de Joseph Kabila, sénateur à vie, dans le cadre d’une enquête sur son implication présumée dans le soutien à la rébellion du M23/AFC dans l’Est du pays.
Joseph Kabila, qui a dirigé la République Démocratique du Congo de 2001 à 2019, fait aujourd’hui l’objet d’accusations graves portées par les autorités actuelles. Il est soupçonné d’être derrière l’insécurité persistante à l’Est, notamment par un appui présumé aux groupes rebelles actifs dans cette région.
Pour Jean-Claude Katende, cette démarche judiciaire ne respecte ni la procédure ni l’esprit des textes législatifs. « J’appelle les sénateurs à rejeter la demande de la justice. Elle est illégale », a-t-il insisté, soulignant que le traitement réservé à l’ancien président menace les fondements de l’État de droit.
Depuis quelques mois, les tensions se sont accrues entre le régime de Félix Tshisekedi et son prédécesseur. Le parti de Joseph Kabila a été suspendu, plusieurs de ses proches sont inquiétés par la justice, et des biens lui appartenant ont été saisis par les autorités. Ce bras de fer judiciaire et politique pourrait profondément marquer l’histoire institutionnelle du pays.
CKK