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Levée d’immunité de Joseph Kabila : Katende interpelle le Sénat et plaide pour le respect des procédures légales

Alors que le Sénat congolais examine la demande de levée des immunités de l’ancien président Joseph Kabila, l’avocat et défenseur des droits humains Jean-Claude Katende monte au créneau. Dans une tribune publiée ce vendredi 16 mai, il appelle la chambre haute à respecter strictement la loi et à ne pas outrepasser ses prérogatives. « Cette question relève de la compétence du Congrès, et non du Sénat », rappelle-t-il.

La mise en place d’une commission sénatoriale pour se pencher sur la demande de l’Auditeur Général soulève de vives critiques. Selon Jean-Claude Katende, l’article 8 de la loi portant statut des anciens présidents élus confie exclusivement au Congrès réunion conjointe du Sénat et de l’Assemblée nationale — le traitement de telles demandes.

« Même si cette loi peut paraître inconstitutionnelle, elle est en vigueur et doit être appliquée tant que la Cour constitutionnelle ne l’a pas annulée », précise-t-il.

L’attitude du Sénat est perçue par Katende comme une dérive institutionnelle. Il avertit que toute décision unilatérale de la chambre haute en la matière serait « une véritable violation de la loi ». Il insiste : « Le Sénat n’a pas le pouvoir de juger de la constitutionnalité des lois. » Pour lui, une telle entorse justifierait une réaction du peuple congolais, légitimé à défendre l’État de droit.

Autre point de discorde : la décision du Sénat de siéger à huis clos. Officiellement, il s’agit de préserver la sensibilité du dossier impliquant un ancien chef de l’État. Mais Jean Claude Katende y voit une manœuvre politique. « Le huis clos découle de la volonté de cacher des choses au peuple », déclare-t-il, allant jusqu’à évoquer une possible « collusion entre certains sénateurs et les agresseurs du pays ».

Le contexte sécuritaire donne d’autant plus de poids à ce dossier. L’ancien président est cité dans un dossier lié à l’agression de la RDC par le Rwanda, via les groupes armés M23 et l’AFC. Pour Katende, cela justifie un traitement transparent et public. « Le peuple a besoin de connaître la position de chaque sénateur », insiste-t-il.

Jean-Claude Katende s’étonne également de la frilosité des institutions à réunir le Congrès, alors que « sa majorité est acquise à l’Union sacrée de la Nation ». Il questionne : « On a peur de quoi ? », suggérant que le report ou le blocage du dossier obéit à des calculs politiques.

Pour lui, seule une procédure claire, respectueuse du droit, et un débat ouvert peuvent apaiser les tensions et garantir la légitimité des décisions à venir. « Le Sénat doit renvoyer la question devant le Congrès et permettre au peuple de suivre les débats », conclut-il.

B.A

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