La province du Kasaï-Oriental est secouée par une vive confrontation institutionnelle opposant le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo à l’Assemblée provinciale, qui l’accuse de détournement de fonds publics. Mis en cause pour une somme estimée à 3 millions de dollars, l’exécutif provincial rejette en bloc ces allégations et dénonce une cabale politique déguisée en action judiciaire.
Au cœur de cette tempête, une procédure controversée de mise en accusation initiée par l’organe délibérant, fondée sur un rapport parlementaire jugé accablant. Le document évoque des irrégularités graves dans la gestion des finances provinciales, notamment des détournements présumés de subventions. Mais pour les partisans du gouverneur, ce rapport manque de neutralité et serait le fruit d’un agenda politique.
Jean-Paul Mbwebwa, par l’entremise de son avocat, a saisi la Cour constitutionnelle pour contester la légalité des résolutions ayant conduit à sa mise en accusation. Selon sa défense, la procédure suivie violerait plusieurs dispositions de la Constitution, et ne respecterait pas les droits fondamentaux de l’accusé. L’avocat parle d’« une opération de disqualification politique maquillée en poursuite judiciaire ».
La tension est palpable à Mbuji-Mayi et dans le reste de la province, où l’opinion publique se divise entre ceux qui saluent un acte de transparence politique et ceux qui y voient une manœuvre de déstabilisation. Certains leaders communautaires plaident pour une justice impartiale, tandis que d’autres pointent du doigt une Assemblée provinciale aux motivations partisanes.
Cette affaire s’inscrit dans un climat politique tendu, où les rivalités entre institutions provinciales prennent de l’ampleur. Le bras de fer entre l’exécutif et le législatif provincial pourrait avoir des répercussions durables sur la gouvernance locale, déjà fragilisée par des défis socio-économiques majeurs.
La Cour constitutionnelle devra trancher sur la conformité des actes adoptés par l’Assemblée provinciale. Son verdict est très attendu, non seulement pour clarifier la situation juridique du gouverneur Mbwebwa, mais aussi pour déterminer si cette affaire relève de la justice ou du règlement de comptes politique.
CKK