Paris hausse le ton face à Kigali. le jeudi 22 mai 2025, la Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale a adopté une résolution sans équivoque condamnant le rôle du Rwanda dans le conflit qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le texte met directement en cause le soutien de Kigali au groupe armé M23, accusé d’exactions graves contre les civils.
À l’origine de cette initiative parlementaire : le député Carlos Martens Bilongo (La France insoumise), qui s’est exprimé avec force. « L’implication du Rwanda dans ce conflit est désormais établie », a-t-il affirmé, en s’appuyant sur des rapports des Nations Unies et la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Le parlementaire appelle la communauté internationale à une réaction « ferme » face à ce qu’il qualifie d’« ingérence militaire avérée ».
Le M23, soutenu militairement par Kigali selon les conclusions onusiennes, est accusé de crimes de guerre, dont des exécutions sommaires d’enfants à Bukavu. Ces actes, dénoncés dans un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme publié en février, sont qualifiés d’« insoutenables » dans la résolution adoptée. Les députés français réclament l’ouverture d’enquêtes internationales et des poursuites contre les responsables.
Mais cette initiative ne se limite pas à une simple condamnation. Le texte parlementaire propose des mesures concrètes : des sanctions ciblées contre les responsables rwandais, une intensification de la pression diplomatique sur Kigali, ainsi qu’un soutien accru aux mécanismes de stabilisation régionaux.
Le député Bilongo appelle également à une introspection sur le rôle de l’Europe dans cette crise. « L’Europe ne peut pas fermer les yeux sur la manière dont sont extraits les minerais dans l’Est de la RDC et qui sont réinvestis dans nos propres industries », a-t-il déclaré. Une critique qui vise notamment les liens entre exploitation minière, conflits armés, et consommation industrielle occidentale.
CKK