Dans une sortie remarquée sur son compte X ce samedi 24 mai, le député national Tobie Kayumbi a vivement réagi au discours de l’ancien président Joseph Kabila, prononcé quelques heures plus tôt. L’élu congolais a accusé l’ex-chef d’État d’avoir « trahi la nation » et dénoncé son rôle présumé dans les récents troubles sécuritaires à l’Est de la République démocratique du Congo.
« L’homme qui a dirigé ce pays pendant 18 ans dans l’opacité, la répression, le clientélisme et le mépris du peuple ne peut aujourd’hui prétendre incarner la morale ou la démocratie », a lancé Tobie Kayumbi, sans ambages. Pour lui, l’ancien président, qui s’est exprimé publiquement après une longue période de silence, ne peut désormais se repositionner comme acteur politique crédible.
Le député est allé plus loin, en affirmant que Joseph Kabila aurait trahi les fondements mêmes de la République. « Il a trahi la Constitution qu’il avait juré de défendre », a-t-il écrit, avant d’accuser l’ancien président de collusion avec les rebelles du M23, un groupe armé actif dans l’Est du pays, soutenu par le Rwanda et responsable de nombreuses exactions.
Selon Tobie Kayumbi, cette prétendue alliance entre Kabila et le M23 constitue une faute grave. « Il a trahi le peuple congolais en pactisant avec les rebelles du M23, une milice soutenue par le Rwanda, responsable de massacres, de viols et de l’occupation de nos terres », affirme-t-il dans sa déclaration.
Le parlementaire met également en garde contre toute tentative de retour au pouvoir par des moyens non démocratiques. « On ne quitte pas le pouvoir pour ensuite chercher à le reprendre par les armes. On ne peut se proclamer artisan de la paix, puis redevenir complice du sang versé à l’Est », a-t-il déclaré, insinuant que Joseph Kabila chercherait à regagner le pouvoir par la violence.
En filigrane, Tobie Kayumbi appelle à la vigilance et à la justice. « L’histoire retiendra que derrière le masque de la victimisation, il y a la marque de la trahison », a-t-il écrit, s’opposant à toute forme d’impunité pour les anciens dirigeants.
Enfin, il conclut sa déclaration par un message fort à l’adresse de l’opinion publique et des institutions judiciaires : « Aucun nom, aussi lourd soit-il, ne sera au-dessus de la vérité et de la justice ». Une prise de position ferme qui relance le débat sur le rôle passé et futur de Joseph Kabila dans la vie politique congolaise.
CKK