La scène politique congolaise vient de connaître un nouveau rebondissement majeur. Le vice-ministre du Budget, Élysé Bokumwana, a lancé une charge sans précédent contre l’ancien président Joseph Kabila, l’accusant d’être le principal instigateur du mouvement rebelle M23/AFC. Dans une déclaration publique faite à Kinshasa, ce dimanche, le vice-ministre n’a pas mâché ses mots, allant jusqu’à exiger la déchéance de la nationalité congolaise de l’ancien chef de l’État.
Selon Élysé Bokumwana, Joseph Kabila serait engagé dans une stratégie conjointe avec le président rwandais Paul Kagame pour semer le chaos en République démocratique du Congo. « Il ne fait l’ombre d’aucun doute que Joseph Kabila est le vrai patron du M23/AFC », a-t-il affirmé, en réaction à l’apparition récente de Kabila aux côtés de figures connues du mouvement rebelle à Goma.
Le vice-ministre évoque une « stratégie de chaos » visant à « légitimer les actions du M23 et à favoriser la balkanisation de la République démocratique du Congo », un plan qu’il considère comme une trahison des idéaux fondateurs du pays. Cette sortie politique intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par la résurgence du conflit dans l’Est du pays.
Dans sa déclaration, M. Bokumwana propose une série de mesures radicales. Il appelle à « l’ouverture d’un procès contre Joseph Kabila après la levée de ses immunités déjà obtenue. Ce procès devra avoir le mérite de satisfaire la curiosité des Congolais sur la vraie identité de celui qui les aura dirigés pendant plus de 18 ans », a-t-il martelé.
Il va encore plus loin en suggérant le recours à des analyses génétiques pour établir la véritable filiation de Joseph Kabila. « Pour la bonne manifestation de la vérité, la justice devra ordonner qu’un test d’ADN soit réalisé entre Joseph Kabila et les autres enfants de Mzee Laurent-Désiré Kabila, et mettre en contribution la dépouille de ce dernier pour que la vérité éclate au grand jour », a-t-il déclaré.
À la lumière des résultats attendus de cette enquête, le vice-ministre estime qu’il deviendrait impératif de retirer à Joseph Kabila sa nationalité congolaise. « Convaincu de l’aboutissement concluant de ces enquêtes et examens, il devient impérieux pour la justice de procéder au simple retrait ou à la déchéance de la nationalité congolaise de Joseph Kabila pour avoir usurpé son identité et porté sans qualité la nationalité d’un autre pays », soutient-il.
Il appelle également à la contribution de témoins pour faire la lumière sur la filiation supposée de l’ancien président : « Le moment est très indiqué pour la déposition des témoignages, surtout sur la filiation supposée entre Joseph Kabila et Laurent-Désiré Kabila », a-t-il insisté.
Cette sortie tonitruante, inédite à un tel niveau de responsabilité gouvernementale, marque une escalade verbale qui pourrait avoir des conséquences judiciaires et politiques importantes. Le vice-ministre a défendu son initiative comme étant une « solution pédagogique face à l’histoire », et a assuré que son objectif était « de restaurer la vérité et protéger la souveraineté de l’État ».
CKK