À l’approche de la fin de la session parlementaire ordinaire, les députés congolais ont validé, ce lundi 2 juin, la recevabilité du projet de loi de finances rectificative pour l’exercice 2025. Ce texte, porté par le ministre d’État en charge du Budget, Aimé Boji Sangara, et sa collègue des Finances O’neige Nsele, marque un tournant dans l’adaptation budgétaire aux réalités économiques et sécuritaires du pays.
Ce projet s’inscrit dans le cadre légal de la gestion publique défini par la loi n°11/011, qui permet, en cours d’année, d’amender certaines dispositions de la loi de finances initiale par voie rectificative. Un mécanisme désormais bien installé dans la gouvernance budgétaire de la République démocratique du Congo.
En séance plénière, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a insisté sur le caractère exceptionnel de cette révision. « Ce budget est un budget de guerre », a-t-il déclaré, évoquant sans détour les tensions persistantes dans l’Est du pays, qui nécessitent une mobilisation accrue des ressources de l’État.
Le ministre Aimé Boji a précisé que ces ajustements répondent à un double impératif : renforcer l’effort de guerre et ajuster les dépenses à la réalité des recettes. Les modifications concernent aussi bien les dépenses que les prévisions de recettes, dans un souci de meilleure exécution budgétaire sur le terrain.
Les chiffres dévoilés montrent un léger déficit budgétaire de 182 milliards de FC en 2024, malgré une performance encourageante du côté des recettes courantes, qui ont dépassé les prévisions à hauteur de 101,9 %. Ce dépassement reflète une dynamique fiscale positive, en dépit des contraintes structurelles pesant sur l’économie.
Pour approfondir l’examen du projet, les députés ont opté pour un renvoi à la Commission Économique, Financière et Contrôle Budgétaire. Cette étape technique permettra à chaque élu de proposer, en toute discrétion, des amendements ou des observations, conformément au règlement intérieur de l’Assemblée.
La Rédaction