Les billets de 200 FC, 100 FC et 50 FC sont de moins en moins acceptés dans les marchés et boutiques, au point d’être parfois totalement refusés par les Hauts-Katagais. Une réalité qui plonge les consommateurs dans l’incompréhension, surtout que de nombreux produits sont encore vendus à ces prix.
Dans les communes populaires telles que Kenya, Kamalondo ou Katuba, le refus des petites coupures est devenu courant. Les vendeurs ambulants et tenanciers de boutiques demandent désormais aux clients d’arrondir leurs paiements ou d’acheter plus pour éviter d’avoir à manipuler ces billets.
« Le billet de 100 FC, même si tu l’as, on ne le prend pas. Pourtant, moi je vends des cacahuètes à 100 FC. Que dois-je faire ? », s’interroge Mama Thérèse, vendeuse au marché Matshipisha.
Plusieurs commerçants justifient ce refus par l’état souvent dégradé de ces billets, devenus sales, froissés ou déchirés. D’autres avancent la peur d’une dépréciation de leur valeur, ou encore l’impossibilité de les écouler auprès des fournisseurs ou des banques, qui exigeraient des coupures de plus grande valeur.
« À la banque, on ne les accepte presque plus. On nous dit que c’est de la monnaie déjà en voie de retrait. Alors nous aussi, on ne peut pas continuer à les prendre », explique un gérant de magasin à la commune de Lubumbashi.
Ce rejet engendre un déséquilibre dans les échanges commerciaux. Les clients sont souvent contraints d’acheter plus que nécessaire ou de renoncer à leur achat, faute de monnaie acceptée.
Pourtant, à ce jour, la Banque Centrale du Congo (BCC) n’a publié aucune annonce officielle concernant le retrait de ces billets. Ce silence entretient les spéculations et accentue la méfiance. Une question persiste : pourquoi ces coupures sont-elles rejetées à Lubumbashi alors qu’elles restent en circulation ailleurs dans le pays ?
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour réclamer une prise de position claire des autorités monétaires. « L’État doit soit retirer officiellement ces billets et les remplacer, soit obliger les commerçants à les accepter », plaide un responsable de la société civile.
Paméla mbinga