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« Nous devons créer un camp de la patrie » : Martin Fayulu tend la main à Félix Tshisekedi

Dans un tournant politique inattendu, l’opposant Martin Fayulu Madidi a été reçu ce jeudi 5 juin 2025 au Palais de la Nation par le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Cette rencontre intervient 72 heures seulement après une demande publique de dialogue formulée par le président de l’Ecidé.

Arrivé à 16h40, visiblement détendu et souriant, Martin Fayulu a été accueilli dans le salon des ambassadeurs du palais présidentiel. Les deux hommes, longtemps adversaires politiques, se sont échangés des accolades chaleureuses, signe d’un climat apaisé. « Je suis content de vous voir et nous allons échanger à cœur ouvert », a déclaré le Chef de l’État en recevant son hôte.

Cette entrevue marque une première depuis la rupture de leur collaboration en 2018, à la suite de l’accord controversé de Genève. Depuis, Fayulu est devenu un opposant farouche au régime de Tshisekedi, critiquant régulièrement sa gouvernance et dénonçant les résultats de l’élection présidentielle de 2023.

Mais ce jeudi, l’heure était à la conciliation. Accompagné de ses proches collaborateurs Devos Kitoko, Prince Epenge, Lexxus Legal et Mme Chantal Moboni Fayulu a plaidé pour une union sacrée autour de l’intérêt national. « Le pays est dans une passe très difficile. Nous sommes attaqués de partout… », a-t-il alerté.

Le leader de Lamuka a alors formulé une proposition forte : « Nous devons créer un camp de la patrie », a-t-il lancé, en appelant à un dialogue franc entre toutes les forces vives de la nation pour faire face aux multiples crises que traverse la RDC.

Fayulu a insisté sur la nécessité d’une cohésion nationale face à la triple crise sociale, politique et sécuritaire que traverse le pays. « Avec toutes nos crises que nous avons […], la solution est un dialogue social », a-t-il martelé, en appelant à un sursaut patriotique.

Dans ce cadre, l’opposant a recommandé au Président Tshisekedi d’engager une concertation avec les autorités religieuses du pays. « Je lui ai demandé de tout faire pour rencontrer les Évêques de la CENCO et les pasteurs de l’ECC afin de voir ensemble ce pacte social qu’ils proposent. » D’après Fayulu, le Chef de l’État aurait promis de répondre rapidement à cette sollicitation.

Interrogé par la presse à la sortie de la rencontre, Martin Fayulu a écarté toute idée de participation à un quelconque partage du pouvoir. « Ce point n’a pas fait l’objet de discussions », a-t-il précisé, démentant les rumeurs d’une éventuelle intégration de l’opposition dans les institutions.

B.A

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