À l’approche de l’échéance fixée au 22 juin prochain, CASMIA-G ASBL hausse le ton et exige des comptes sur la suspension de l’exportation du cobalt décrétée par le Gouvernement congolais. Cette organisation membre de la Société civile réclame plus de transparence, des garanties sur l’avenir du secteur, et un véritable engagement en faveur de la transformation locale.
Le moratoire de quatre mois sur l’exportation du cobalt, instauré en février dernier par l’Autorité de Régulation des Marchés des Substances Stratégiques (ARECOMS), arrive à son terme. Saluée comme une avancée stratégique par plusieurs organisations, dont CASMIA-G ASBL, cette mesure était censée freiner la surproduction et amorcer un nouveau cap dans la gestion du cobalt congolais. Mais aujourd’hui, le silence du Gouvernement intrigue autant qu’il inquiète.
Des questions restées sans réponse
Dans un communiqué ferme, CASMIA-G ASBL interpelle le Ministère des Mines et d’autres parties prenantes nationales, réclamant un bilan clair de cette suspension. Trois préoccupations majeures sont au cœur de son plaidoyer :
- Quel impact réel ?
La société civile demande un rapport public sur les effets concrets du moratoire : gestion des stocks, évolution des prix, impact sur les exportations, et retombées pour les producteurs locaux. - Et après ?
Quelles mesures concrètes seront mises en place à la levée de la suspension ? CASMIA-G réclame une réglementation stricte, notamment l’instauration de quotas d’exportation par entreprise pour éviter un retour à l’anarchie. - Où en est la transformation locale ?
L’ONG rappelle que la valorisation locale du cobalt reste la meilleure voie vers une économie plus résiliente. Elle exige un état d’avancement clair sur les projets d’industrialisation déjà annoncés par les autorités.
Pour une reprise encadrée et bénéfique à tous
Favorable à une levée du moratoire, CASMIA-G ASBL avertit néanmoins : cette décision doit s’accompagner d’un cadre réglementaire solide, d’un mécanisme de contrôle efficace, et d’une vision industrielle claire. Il ne s’agit plus, selon l’organisation, de « gérer dans l’urgence », mais de poser les bases d’un secteur cobaltique transparent, durable et équitable.
« Le moment est venu de construire un partenariat équilibré, profitable à la fois aux entreprises, à l’État et à la population congolaise », conclut CASMIA-G.
Enfin, l’organisation appelle les entreprises minières à adopter une posture constructive dans leurs échanges avec l’État.
B.A