La République démocratique du Congo (RDC) a marqué sa présence sur la scène internationale en participant activement à la 8ᵉ session de la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophes, tenue le 3 juin à Genève. Une occasion pour le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, de partager les avancées du pays face à l’urgence climatique et humanitaire.
La RDC, exposée à de multiples catastrophes naturelles et touchée par des conflits armés, surtout à l’Est, veut inverser la tendance en mettant la résilience au cœur de sa politique publique. À la tribune, Jacquemin Shabani a souligné : « Face à l’augmentation des risques de catastrophes, renforcer la résilience est devenu un pilier essentiel pour protéger les vies, les moyens de subsistance et les économies. Nous avons fait de cela notre cheval de bataille en République Démocratique du Congo ».
L’intervention du ministre s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de la mise en œuvre du Cadre de Sendai 2015-2030, adopté pour réduire les risques liés aux catastrophes. Le thème de la session, « Chaque jour compte, agissons dès aujourd’hui en faveur de la résilience », résonne particulièrement pour un pays comme la RDC, dont la vulnérabilité est exacerbée par une urbanisation mal encadrée et une pression démographique croissante.
Plusieurs initiatives concrètes ont été mises en avant. La RDC s’est dotée d’une Stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes, d’un ministère de l’Aménagement du territoire, et a lancé un Plan national de développement sanitaire intégrant les urgences épidémiques. Une série de réformes structurelles visant à prévenir plutôt que subir.
Le pays a également innové avec la création en 2021 de la Caisse de solidarité nationale pour la gestion humanitaire des catastrophes, garantissant une mobilisation plus rapide des ressources en cas d’urgence. Dans une zone volcanique comme celle de Goma, la RDC a aussi élaboré un Plan de contingence volcanique face aux menaces persistantes du Nyiragongo.
Côté prévision et alerte, les capacités de METTELSAT ont été renforcées, tout comme la mise en place de la Cellule Permanente d’Alerte et d’Urgence. Des outils désormais intégrés à un Plan trimestriel d’urgence, qui vise une réponse rapide et coordonnée aux crises humanitaires et climatiques.
Jacquemin Shabani a conclu en insistant sur l’importance de la coopération régionale. La RDC contribue activement aux travaux de la CEEAC et de la SADC pour une meilleure coordination face aux risques transfrontaliers. Comme l’a souligné Shabani Lukoo Bihango : « Cette rencontre constitue une occasion pour les États membres de mieux coordonner leurs efforts et de formuler des recommandations concrètes en vue d’une réduction plus efficace des risques de catastrophes, dans un monde de plus en plus exposé à ces défis. »
La Rédaction