Dans une déclaration ferme lors du Conseil des ministres du vendredi 6 juin, le ministre congolais des Hydrocarbures, Aimé Molendo Sakombi, a annoncé une série de mesures destinées à assainir le secteur pétrolier, jugé trop permissif et exposé aux risques. En ligne de mire : les navires pétroliers blacklistés, dont l’accès aux eaux territoriales de la RDC est désormais formellement interdit.
Cette décision, qualifiée d’« urgente et préventive » par le ministre, vise à lutter contre les pratiques frauduleuses, l’évasion fiscale et les menaces écologiques que représentent ces navires. Une tolérance zéro qui marque un tournant dans la régulation maritime du secteur des hydrocarbures. Toutefois, le gouvernement laisse une porte entrouverte : les opérateurs pourront réintégrer le marché à condition de démontrer leur conformité aux normes en vigueur.
Au-delà des enjeux économiques, cette interdiction prend une dimension stratégique face aux défis environnementaux. En excluant les pétroliers vétustes et non certifiés, la RDC veut se prémunir contre les catastrophes maritimes, notamment les marées noires et les rejets toxiques. Le ministre inscrit cette action dans une logique de souveraineté : « Cette décision s’inscrit dans une logique de souveraineté économique et de gestion stratégique du secteur ».
Parallèlement à ce tour de vis réglementaire, le ministre a dévoilé un plan ambitieux de modernisation du terminal pétrolier de Muanda. Pièce maîtresse de ce projet : le remplacement du FSO (Floating Storage and Offloading) Calamu, devenu obsolète, par une infrastructure plus moderne et conforme aux standards internationaux.
Cette transformation, pensée dans une logique de partenariat public-privé, doit permettre un meilleur contrôle des exportations, une quantification plus rigoureuse des volumes bruts et un renforcement de l’expertise nationale. « Le modèle envisagé prévoit une ouverture du capital aux producteurs du bassin côtier ainsi qu’à d’autres partenaires, notamment la société susceptible de fournir un FSO moderne », a précisé Aimé Molendo.
Enfin, le ministre a sollicité l’aval du gouvernement pour engager les études juridiques, techniques et financières nécessaires à la concrétisation du projet. En toile de fond, l’ambition affichée de faire de Muanda un véritable pôle stratégique de performance et de transparence pour l’ensemble du secteur pétrolier congolais.