Une fusillade meurtrière a éclaté dans la matinée de ce mardi 10 juin à Bukavu, dans le quartier de Nyamugo, commune de Kadutu, alors que des civils étaient rassemblés pour protester contre la présence de groupes rebelles dans la région. Selon des témoins sur place, les coups de feu ont été tirés par des membres présumés du M23, provoquant des pertes humaines et un mouvement de panique au sein de la population.
Au moment des faits, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean Jacques Purusi, participait à une conférence. Informé de la situation en direct, il a immédiatement interrompu son intervention pour condamner ce qu’il a qualifié d’attaque délibérée contre des manifestants pacifiques. Il a mis en cause le M23 et dénoncé le soutien présumé du Rwanda à ce groupe armé.
« Le M23 vient de tirer sur la population à Kadutu, à Nyamugo. Ce sont des citoyens qui manifestaient pacifiquement contre l’occupation rebelle. Une occupation qui viole, qui tue, qui enlève et pille au profit du Rwanda qui les soutient », a-t-il déclaré.
Dans sa réaction, le gouverneur a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle agisse rapidement en faveur de la paix dans l’Est de la RDC. Il a exigé le retrait immédiat et inconditionnel des forces rebelles ainsi que celui des troupes rwandaises qu’il accuse d’ingérence.
Cette attaque s’inscrit dans un contexte de violence persistante dans les provinces de l’Est du pays, malgré les multiples alertes émanant des ONG, des défenseurs des droits humains et des acteurs de la société civile. Plusieurs rapports indépendants évoquent un appui extérieur dont bénéficieraient certains groupes armés actifs dans la région.
Alors que les familles endeuillées de Nyamugo pleurent leurs proches, une partie croissante de la population exprime son ras-le-bol face à l’inaction des autorités nationales et internationales, et réclame des mesures concrètes pour mettre fin à l’insécurité chronique.