La 20ᵉ édition de la RDC Mining Week, qui se tient du 11 au 13 juin à Lubumbashi, a été marquée par une déclaration forte de la part des États-Unis. Lucy Tamlyn, ambassadrice américaine en République Démocratique du Congo, a annoncé un virage stratégique dans les relations entre Washington et les pays africains, notamment dans le secteur minier.
Selon la diplomate, la nouvelle politique américaine entend traiter les pays africains comme des partenaires à part entière en matière d’investissements et de commerce. Une évolution majeure dans la posture américaine sur le continent, qui s’inscrit dans la continuité des réajustements diplomatiques initiés sous Donald Trump.
« Nous croyons fermement que les relations économiques doivent être équilibrées. L’Afrique, et la RDC en particulier, ne doit plus être considérée uniquement comme un réservoir de ressources, mais comme un acteur stratégique à part entière », a-t-elle déclaré devant les investisseurs et officiels congolais réunis à Lubumbashi.
Et d’ajouter :
« Pour qu’il y ait investissement durable, il faut qu’il y ait stabilité. L’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée. Toutes les forces étrangères non invitées doivent se retirer immédiatement », a martelé la diplomate américaine.
Mais cette volonté d’équité ne saurait se concrétiser sans une condition essentielle : la stabilité de la région. À cet égard, Lucy Tamlyn a été claire : la paix dans l’Est de la RDC est indispensable. Elle a appelé au respect de l’intégrité territoriale du pays et exigé le retrait de toutes les forces étrangères non invitées.
Les États-Unis soutiennent activement les initiatives de paix en cours et souhaitent voir les pays de la région des Grands Lacs coopérer sur des projets d’intégration économique. Une telle collaboration serait, selon elle, le socle d’une paix durable et mutuellement bénéfique.
« Nous appelons tous les pays de la région à œuvrer ensemble pour des projets d’intégration économique. C’est ainsi que se construira une paix durable », a insisté Lucy Tamlyn.
Cette prise de position intervient dans un contexte de fortes tensions dans l’Est de la RDC, où les FARDC affrontent depuis 2021 le groupe rebelle M23, appuyé par le Rwanda. Ce conflit a engendré une occupation prolongée de plusieurs localités stratégiques, notamment Goma et Bukavu.
En parallèle, Washington et Kinshasa négocient actuellement un partenariat stratégique sur les minerais critiques, notamment le cobalt, le lithium et le cuivre, ressources essentielles à la transition énergétique mondiale. Ce partenariat viserait à garantir aux entreprises américaines un accès privilégié aux ressources stratégiques de la RDC, tout en contribuant à la stabilité économique et politique du pays.
À travers ce double discours diplomatique et économique les États-Unis redéfinissent leur présence en RDC. Mais la paix reste le nerf de la guerre. Le message est clair : sans sécurité, il n’y aura pas de prospérité partagée.
B.A