L’émotion était vive ce mardi à la place de l’Échangeur de Limete, transformée pour l’occasion en salle d’audience à ciel ouvert. Le tribunal de grande instance de Matete, siégeant en flagrance, a requis vingt (20) ans de servitude pénale contre onze prévenus poursuivis pour l’homicide de Kabasele Wampanga, cadre influent de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), formation politique au pouvoir.
Selon le magistrat du parquet, les faits sont clairs.
« Dit établi en fait comme en droit les infractions d’homicide, de vol avec violence, ainsi que de coups et blessures simples. L’infraction d’homicide intentionnel a bel et bien été commise par l’ensemble des prévenus. Vous les condamnerez à vingt ans de servitude pénale principale, chacun », a-t-il déclaré.
Le drame, survenu dans des circonstances encore floues, a suscité une vive indignation au sein de l’opinion publique et provoqué une mobilisation politique autour de la mémoire de Kabasele Wampanga, dont l’engagement militant était salué même au-delà des frontières de l’UDPS.
Un procès en plein air, un symbole fort
Le choix du lieu – l’échangeur de Limete, cœur symbolique de Kinshasa – n’était pas anodin. Il visait à démontrer la volonté des autorités judiciaires de rendre justice au vu et au su de tous, et de frapper fort contre l’insécurité urbaine.
Le procès, très suivi, a vu défiler les témoignages à charge et à décharge. Plusieurs témoins ont décrit une attaque brutale, commise dans un contexte de vol accompagné de violences physiques, qui aurait conduit à la mort du militant.
Alors que la défense continue de clamer l’innocence de certains accusés, dénonçant des arrestations expéditives et une instruction précipitée, la famille de la victime exige des peines exemplaires.
« Ce que nous demandons, c’est la justice. Rien que la justice », a déclaré un proche du défunt à la sortie de l’audience, les yeux remplis de larmes.
Le verdict final est attendu dans les prochains jours. Il sera déterminant pour évaluer la capacité du système judiciaire congolais à traiter de manière rigoureuse les crimes à connotation politique ou à forte résonance sociale.