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Sud-Kivu : un gouverneur rebelle toujours membre d’un parti de la majorité, alerte Maître Didier Bitaki

Alors que l’opinion congolaise associe souvent l’AFC/M-23 aux collines du Nord-Kivu, à Goma ou à Bunagana, des faits troublants démontrent que la véritable influence de cette rébellion se trouve bien plus près du cœur de l’État, à Kinshasa même. Une thèse audacieuse, mais solidement défendue par Maître Didier Bitaki, avocat et analyste politique, qui affirme : « La rébellion de l’AFC/M-23 est beaucoup plus présente à Kinshasa que dans les zones militairement sous contrôle de celle-ci. »

En effet, une photo révélatrice montre deux hauts cadres du parti AFDC du sénateur Modeste Bahati Lukwebo, parti influent au sein de l’Union Sacrée, posant côte à côte. L’un est gouverneur légalement reconnu du Sud-Kivu, l’autre est considéré comme gouverneur rebelle de cette même province, sous l’étiquette de l’AFC/M-23.

Comment expliquer qu’un parti de la majorité présidentielle continue de reconnaître en son sein un membre passé du côté d’un mouvement considéré officiellement comme terroriste par les autorités elles-mêmes ? L’AFDC n’a jamais radié ce cadre, même après sa prise de fonction comme gouverneur rebelle. Silence complice ou stratégie politique ?

Le précédent des 14 rebelles logés à KinshasaCe n’est pas un cas isolé

Quatorze membres de la rébellion avaient séjourné dans la capitale congolaise pendant 14 mois, gracieusement hébergés aux frais de l’État. Cette opération fut pilotée par Gilbert Kankonde, alors ministre de l’Intérieur et membre influent de l’UDPS/Tshisekedi. Ces individus ont ensuite regagné le maquis pour relancer les attaques contre les FARDC, sans que le chef de l’État – selon ses propres dires – n’en ait été informé. Faut-il y voir une infiltration organisée ? Une complicité interne ?

Loin des collines du Kivu, c’est dans les couloirs feutrés des institutions de la République que l’AFC/M-23 semble avancer ses pions les plus stratégiques. L’absence de sanctions, les silences pesants et les complicités apparentes interrogent : le véritable QG de la rébellion ne serait-il pas Kinshasa ? À ceux qui doutent encore, prouvez le contraire renchéri Maître Didier Bitaki dans son analyse.

B.A

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