À l’occasion de la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, célébrée chaque 13 juin, un appel fort a été lancé au gouvernement congolais pour promouvoir l’intégration professionnelle des personnes atteintes d’albinisme, souvent victimes de discrimination malgré leurs compétences avérées.
Lors d’une entrevue marquant cette journée symbolique, Béatrice Ciala Ngoyi, vice-coordinatrice de l’ONG « Congo pour Tous », a exhorté les autorités à engager une campagne de sensibilisation ciblant les chefs d’entreprise et les hommes d’affaires du pays. Objectif : encourager l’embauche des personnes atteintes d’albinisme, encore trop souvent exclues du marché du travail pour des raisons liées à des préjugés sociaux.
« Le gouvernement devrait sensibiliser les chefs d’entreprise et les hommes d’affaires à engager les personnes atteintes d’albinisme pour leur intégration professionnelle. Plusieurs d’entre elles ont des diplômes et des compétences pour bien exercer leur travail, mais ne sont pas engagées en raison des stéréotypes traditionnels sur l’albinisme », a-t-elle déploré.
Selon les acteurs de la société civile, cette marginalisation professionnelle constitue une double peine pour les personnes albinos, déjà confrontées à des violences, des discriminations sociales et parfois même à des croyances mystico-religieuses dangereuses.
Une problématique sociale urgente
En RDC, de nombreuses personnes atteintes d’albinisme sont diplômées de l’enseignement supérieur, formées dans divers domaines (administration, droit, santé, informatique, etc.), mais peinent à décrocher un emploi stable. Le rejet est souvent motivé non par le manque de compétences, mais par des superstitions profondément ancrées dans certaines mentalités.
« Il est temps que les talents prennent le dessus sur les croyances. La couleur de peau ne détermine ni l’intelligence, ni la compétence », a martelé Béatrice Ciala Ngoyi, plaidant pour une société plus juste, inclusive et respectueuse des droits humains.
Un devoir institutionnel
Face à cette situation, l’ONG « Congo pour Tous » demande aux pouvoirs publics de mettre en place des politiques incitatives à l’embauche des personnes atteintes d’albinisme, de soutenir les campagnes d’éducation à la tolérance et de garantir l’accès équitable à l’emploi, conformément à la Constitution et aux engagements internationaux de la RDC.
Bref, il est temps de briser les tabous et de faire de l’inclusion professionnelle une réalité.
La Rédaction