Le projet du Corridor de Lobito, axe ferroviaire et logistique d’envergure régionale, vient de franchir un nouveau cap. Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, a présidé ce mardi une réunion de haut niveau à Kinshasa, marquant le lancement officiel de l’étude de préfaisabilité et la définition du modèle économique du projet.
Aux côtés du Ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, M. Bemba a insisté sur l’importance stratégique de ce corridor dans l’intégration régionale et le développement des échanges commerciaux entre l’Afrique centrale et australe. « Le Corridor de Lobito n’est pas seulement une voie de transport ; c’est une voie de transformation économique pour la région », a-t-il déclaré.
La rencontre a réuni des partenaires de premier plan, dont des représentants de l’Union européenne, notamment William Lindberg, Premier Secrétaire de la délégation de l’UE en RDC, et l’ambassadrice des États-Unis, Lucy Tamlyn. La présence conjointe de l’UE et des États-Unis témoigne de l’intérêt croissant de la communauté internationale pour ce projet aux retombées régionales considérables.
Des experts techniques et économiques issus des différents pays impliqués ont pris part aux discussions, visant à définir les contours financiers, logistiques et environnementaux du corridor, qui s’étendra du port atlantique de Lobito (Angola) à la province minière du Lualaba (RDC), avec une extension potentielle vers la Zambie.
Vers une nouvelle ère de connectivité régionale
Le projet vise à désenclaver les zones minières de la RDC, faciliter l’exportation des matières premières et créer un axe commercial plus rapide, plus sûr et plus compétitif que les routes traditionnelles.
« Le lancement de l’étude de préfaisabilité est une étape structurante. Elle permettra de poser les bases solides d’un modèle économique viable, attractif pour les investisseurs privés comme pour les partenaires publics », a souligné Alexis Gisaro.
Un test de gouvernance et de coordination régionale
Alors que le continent s’engage davantage dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le Corridor de Lobito apparaît comme un levier stratégique de coopération entre les pays de la région. Mais sa réussite dépendra aussi de la capacité des gouvernements impliqués à coordonner leurs efforts, sécuriser les zones traversées et garantir une gouvernance transparente des ressources engagées.