Dix-huit (18) présumés meneurs des troubles qui ont secoué le village de Kisanfu, situé à plus de 50 kilomètres de Kolwezi, ont été présentés ce mercredi au ministre provincial de l’Intérieur, Philippe Kaumba. Ces arrestations font suite aux violents incidents enregistrés samedi 14 juin, dans cette localité riche en minerais, théâtre récurrent de tensions sociales.
Devant les autorités provinciales et sécuritaires, Philippe Kaumba n’a pas mâché ses mots.
« En tout cas, s’il faut l’intervention de l’armée, intervenez pour arrêter tous ces jeunes. Qu’ils soient de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), de l’Union nationale des fédéralistes congolais (Unafec) ou d’autres partis ; devant la loi, il n’y a pas de partis politiques au-dessus de la loi », a-t-il déclaré.
Le ton ferme du ministre traduit la détermination du gouvernement provincial à mettre fin aux actes de vandalisme et aux troubles à l’ordre public dans cette région stratégique du Lualaba. Il a prévenu que les dossiers des prévenus seront suivis personnellement, et que des condamnations lourdes, allant au-delà de dix ans, pourraient être prononcées.
Depuis plusieurs mois, le village de Kisanfu est sous tension, alimentée par des frustrations locales, des enjeux miniers mal gérés et des récupérations politiques. Si les motivations des troubles du 14 juin restent floues, les autorités accusent certaines structures politiques d’instrumentaliser les jeunes.
Kaumba insiste : « Personne ne sortira. » Une phrase qui résonne comme un avertissement à ceux qui tenteraient de politiser l’affaire ou de faire pression sur la justice.
Ces arrestations massives et la réaction du ministre marquent un tournant dans la gestion sécuritaire du Lualaba. Reste à savoir si cette démonstration de fermeté sera suivie d’un processus judiciaire transparent, ou si elle ne fera qu’attiser davantage les tensions dans une province déjà fragile.