L’organisation CASMIA-G ASBL a officiellement pris acte de la décision n°25/003 du 21 juin 2025, émanant de l’ARECOMS, prolongeant pour trois mois l’interdiction temporaire d’exportation du cobalt de la République démocratique du Congo. Si elle salue cette mesure, elle appelle à une vision plus structurée et durable de la gestion des minerais stratégiques dans le pays.
Dans son communiqué rendu public ce lundi 23 juin, CASMIA-G ASBL approuve le motif évoqué par l’autorité de régulation, la surabondance du cobalt sur le marché mondial comme un argument valable. Toutefois, elle regrette l’absence persistante de cadres réglementaires spécifiques prévus par le code minier révisé de 2018, notamment l’application de l’article 7 bis relatif aux substances stratégiques.
« Il est temps que l’État congolais dépasse la simple perception de la redevance de 10% prévue par l’article 241 et définisse une politique claire, cohérente et responsable pour l’ensemble de la chaîne de valeur des minerais stratégiques », lit-on dans ce communiqué.
CASMIA-G met en garde contre les décisions qualifiées d’intempestives et hasardeuses, qui, selon elle, fragilisent l’industrie minière artisanale et créent de l’instabilité chez les opérateurs économiques. Elle alerte également sur l’évolution de la concurrence mondiale, citant notamment l’Indonésie qui renforce sa production, tandis que les grandes entreprises technologiques cherchent activement des alternatives au cobalt dans la fabrication de batteries.
Identifier les vrais responsables des excès
Dans ce communiqué, l’Organisation insiste sur le fait que le surplus d’exportation observé ces derniers mois est le fait de certaines entreprises clairement identifiables, et qu’il serait injuste de pénaliser indistinctement tous les acteurs du secteur. CASMIA-G plaide pour une vigilance renforcée à l’encontre des structures à la base de cette situation et invite ARECOMS à intensifier la lutte contre la contrebande et la fraude, notamment dans les circuits artisanaux.
Appel à l’unité des acteurs du secteur
CASMIA-G ASBL a enfin appelé toutes les parties prenantes entreprises, coopératives, ONG à s’approprier le contenu du communiqué, et à œuvrer ensemble pour une exploitation plus équitable, durable et souveraine des ressources stratégiques de la RDC.
Ben AKILI