Alors que la ville de Bukavu vit l’une des pages les plus sombres de son histoire récente, une lettre bouleversante adressée à l’ancien président Joseph Kabila par Espoir Rubenga, fait le tour des réseaux sociaux. Signée par Sé Espoir Rubenga, un citoyen profondément attaché à sa ville natale, cette lettre se veut un cri du cœur, un appel à la conscience, une interpellation directe de celui que Bukavu avait autrefois acclamé.
« Bukavu saigne. Bukavu pleure. Bukavu crie, mais personne ne l’entend. »
Telles sont les premières lignes du message poignant envoyé à l’ancien chef de l’État, actuellement présent à Bukavu. Ce texte sans fard dénonce l’effondrement brutal de la ville suite à l’entrée des rebelles : plus de 3 000 morts, des centaines de femmes violées, des disparitions inquiétantes, et une population muselée dans la terreur.
Le ton est grave, mais digne. La douleur palpable. Rubenga ne parle pas en politique, mais en témoin. Il rappelle les souvenirs de 2006, quand Bukavu célébrait l’élection de Joseph Kabila avec ferveur, avant de poser cette question qui brûle les lèvres :
« Est-ce vrai que cette rébellion porte votre empreinte ? Est-ce là l’héritage que vous souhaitez laisser à ceux qui vous ont porté, aimés et élus ? »
Loin d’une accusation gratuite, la lettre oscille entre l’appel à la responsabilité historique et l’espoir d’un sursaut d’honneur. Car, pour son auteur, il est encore temps pour Joseph Kabila de « ne pas être classé du mauvais côté de l’histoire »
Ce témoignage résonne comme un miroir tendu à la classe politique congolaise : le peuple, meurtri, n’oublie pas. Et face au silence des autorités, il parle. Haut. Fort. Et en espérant être entendu.