À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo célébrée chaque 30 juin, les environnementalistes de Beni (Nord-Kivu) ont lancé un vibrant appel patriotique. Ce dernier ne se limite pas à la liberté politique, mais s’étend à celle des ressources naturelles et des écosystèmes en danger.
L’indépendance environnementale, une urgence nationale.
L’indépendance environnementale est cruciale pour la survie, la souveraineté, l’économie et la justice sociale. Selon les défenseurs de l’environnement à Beni, la liberté d’un peuple à disposer de ses ressources naturelles est un levier essentiel pour un développement durable, limitant les émissions de gaz à effet de serre, la pollution et la destruction des écosystèmes.
« L’exploitation irresponsable des ressources naturelles engendre des inégalités et des catastrophes écologiques. Une réelle indépendance suppose que nous assumions nos responsabilités écologiques sans en transférer les impacts négatifs à la nature », déclare Jonh Muke, environnementaliste basé à Beni.
Une approche globale pour une autonomie durablePour parvenir à une véritable indépendance environnementale, Jonh Muke propose une approche globale et progressive favorisant l’autonomie écologique, énergétique et alimentaire tout en respectant les équilibres naturels. Il insiste sur trois piliers fondamentaux :
1. Développement des ressources locales : Promouvoir la production locale de l’eau, de la nourriture et de l’énergie.
2. Réduction de l’impact écologique global : Lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et la dégradation des sols.
3. Justice sociale et environnementale : Préparer les communautés à faire face aux crises écologiques, sanitaires et géopolitiques.
Protéger la biodiversité face aux menaces armées
Les environnementalistes dénoncent la menace constante que font peser les groupes armés sur la biodiversité locale. Ils appellent à une mobilisation communautaire pour la préservation des forêts, la protection des terres agricoles contre l’urbanisation incontrôlée, et une exploitation responsable des ressources naturelles.Ils recommandent également des pratiques durables telles que :
- La lutte contre la déforestation ;Une gestion responsable des déchets à travers le recyclage, la réutilisation et la réparation ;
- La préservation des terres fertiles pour assurer la sécurité alimentaire des générations futures.Une souveraineté écologique pour un avenir durable
« Un pays dépendant dans le domaine environnemental est plus vulnérable aux pressions extérieures liées à l’énergie, à l’eau et à l’alimentation », conclut Jonh Muke.
Pour lui, l’indépendance de la RDC passe aussi par la souveraineté écologique, capable de garantir la résilience des communautés face aux défis du XXIe siècle.
Premiss Batita