La sécurité des travaux de construction en République démocratique du Congo pourrait franchir un nouveau cap. C’est le vœu exprimé lors d’un déjeuner-débat organisé à Kinshasa par le Club Bâtiments et Travaux Publics (BTP) et les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA). L’événement a été marqué par un plaidoyer fort pour la généralisation de l’assurance « tout risque chantier »
« Nous assurons l’assurance chantier, ou ce que l’on appelle l’assurance tout risque chantier. Mais en RDC, elle n’est pas encore obligatoire. Et pourtant, elle devrait l’être », a souligné Xavier Deny, représentant de la Société financière d’assurance, lors de son intervention.
Face aux multiples aléas liés aux projets de construction effondrements, retards de livraison, accidents sur site, les intervenants ont insisté sur la nécessité de sécuriser à la fois les investissements, les ouvriers et les ouvrages eux-mêmes. L’absence d’obligation légale laisse le secteur exposé à de nombreux risques, souvent supportés par les maîtres d’ouvrage ou les entrepreneurs, sans recours efficace.
Un vide juridique à combler
En République démocratique du Congo, contrairement à plusieurs pays africains et européens, l’assurance des chantiers n’est pas encadrée par une législation stricte. Une situation que les professionnels du secteur jugent préoccupante, notamment au regard de l’urbanisation galopante et de la multiplication des projets de construction.
Le Club BTP et les CMA envisagent de porter ce plaidoyer auprès des autorités compétentes, notamment le ministère des Infrastructures et des Travaux Publics, afin d’inscrire cette réforme dans l’agenda législatif.
Pour les organisateurs, rendre l’assurance chantier obligatoire permettrait non seulement de protéger les investissements publics et privés, mais aussi de professionnaliser davantage le secteur BTP, en imposant des standards de gestion des risques.
Ce plaidoyer pourrait bien marquer le début d’une réforme structurelle, dans un pays où les ambitions de modernisation passent inévitablement par des chantiers mieux encadrés, mieux assurés, et plus durables.