Malgré l’accord de paix signé à Washington entre Kigali et Kinshasa, le terrain donne une tout autre lecture. Plus de 900 éléments du M23, formés par le Rwanda Defence Force (RDF), viennent d’être déployés sur plusieurs lignes de front dans l’est de la République démocratique du Congo, ravivant les craintes d’une nouvelle flambée de violence.
Selon Aimé Mukanda, membre actif de la société civile locale, ces combattants ont été formés dans la chaîne de montagnes de Virunga, notamment à Chanzu et Musongati. Leur redéploiement a été observé dans plusieurs zones sensibles. C’est notamment Binza, Sud-Kivu, sud de Lubero, Masisi, Kalenge, Lac Édouard et même Walikale.
« Cette semaine, nous avons lancé une alerte sur des mouvements suspects. Aujourd’hui, c’est une réalité. Ces hommes traversent les territoires congolais, certains sont même passés par Bukavu via le Rwanda », a déclaré Aimé Mukanda.
Ce redéploiement intervient à peine quelques jours après la signature d’un accord de cessation des hostilités entre la RDC et le Rwanda à Washington, censé ouvrir la voie à une désescalade durable. Pourtant, la situation sur le terrain semble s’en éloigner.
Face à cette menace persistante, les appels à la vigilance se multiplient. Les forces loyalistes congolaises, notamment les FARDC et les groupes de résistance Wazalendo, sont appelés à se tenir prêts pour faire face à toute éventualité.
« Nous ne pouvons pas baisser la garde. Il faut que nos autorités restent sur le qui-vive et renforcent la présence militaire sur toutes les lignes de front », a poursuivi Aimé Mukanda.
Cette nouvelle donne pourrait mettre à rude épreuve les engagements diplomatiques récemment pris et compromettre les efforts en cours pour une paix durable dans la région des Grands Lacs.