Condamné pour son rôle dans l’assassinat du défenseur des droits humains Floribert Chebeya, le colonel Mukalay, témoin clé de l’affaire, sort de prison. Une libération qui ravive les douleurs et les questions autour d’un dossier emblématique de l’impunité en RDC.
Après quatorze années passées derrière les barreaux, le colonel Daniel Mukalay, ancien cadre de la police nationale congolaise, a retrouvé la liberté. Il purgeait une peine de 15 ans de réclusion dans le cadre de l’affaire du double meurtre de Floribert Chebeya, directeur de l’ONG La Voix des Sans Voix, et de son collaborateur Fidèle Bazana, survenu en juin 2010.
Mukalay avait été reconnu coupable d’avoir organisé la convocation de Chebeya à l’Inspection générale de la police, un jour avant la macabre découverte de son corps sans vie dans la périphérie de Kinshasa, à Mitendi. L’un des témoins à charge, un ressortissant étranger, avait affirmé l’avoir vu interroger personnellement Chebeya le jour de sa disparition.
Cette libération intervient alors que les circonstances de cette affaire continuent de susciter de vives polémiques, notamment autour de l’implication présumée de l’ancien chef de la police, le général John Numbi, toujours en fuite et considéré par plusieurs ONG comme le cerveau de l’opération.
Pour les familles des victimes et les organisations de défense des droits humains, cette libération soulève à nouveau la question de la justice incomplète, de la vérité confisquée et de l’impunité persistante au sein des institutions congolaises.
Alors que le pays peine à solder les comptes de ce dossier emblématique, la sortie de prison du colonel Mukalay ravive les blessures d’un drame dont les échos n’ont jamais cessé de hanter la mémoire collective.
Patient Mukuna









