Trois organisations de la société civile, CASMIA-G ASBL, JUSTICIA ASBL et APDHJ, tirent la sonnette d’alarme et rejettent fermement le dernier communiqué du Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles et des crimes contre la paix (FONAREV). Selon ces ONG, le document publié par cette institution relève d’un exercice de diversion politique, sans aucune réponse concrète aux véritables interrogations de fond surtout pour ce qui est de la transparence et la redevabilité dans la gestion des 11% de la redevance minière perçus depuis 2023.
Ces organisations engagées pour la bonne gouvernance des ressources naturelles et la défense des droits humains dénoncent une communication vide, confuse et politisée, qui trahit une volonté manifeste d’échapper au devoir de rendre compte.
« Le communiqué du FONAREV n’apporte ni données chiffrées, ni garanties d’audit indépendant. Il détourne le débat en s’attaquant aux ONG plutôt qu’à la question essentielle : où va l’argent ? », s’interrogent ces ONG.
Les ONG rappellent que leur interpellation initiale visait un objectif, celui d’assurer la transparence, la redevabilité et la bonne gouvernance dans la gestion des revenus infra-nationaux issus de la redevance minière, tels que prévus par le Code minier congolais. Ces fonds, destinés au développement communautaire dans les zones minières, ne doivent en aucun cas être transformés en une caisse d’enrichissement personnel pour quelques privilégiés.
Or, selon les ONG, le FONAREV se mure dans le silence sur les salaires et avantages exorbitants accordés à ses dirigeants, avec la bénédiction de la ministre des Droits humains sortante. Une situation qui, selon elles, illustre une gestion opaque, arrogante et irresponsable de fonds publics censés soulager les victimes de violences et soutenir les communautés affectées.
« Nous assistons à une confiscation silencieuse des ressources nationales par un petit cercle d’initiés », fustige ces organisations.
Les trois organisations disent prendre acte de l’annonce d’un audit externe, mais exigent que celui-ci soit supervisé par la Cour des comptes et l’Inspection Générale des Finances (IGF) pour garantir l’indépendance, la crédibilité et la transparence du processus. Elles demandent également que le rapport final soit rendu public afin que le peuple congolais sache comment sont gérés ses revenus miniers.
Dans leur déclaration, les ONG se disent également choquées par la tentative du FONAREV d’assimiler leur démarche à une prétendue opposition à la reconnaissance du génocide congolais. Pour elles, il s’agit d’un amalgame honteux et d’une instrumentalisation politique inacceptable.
« La quête de transparence n’est pas une attaque contre la mémoire des victimes, mais un combat pour la justice et la dignité du peuple congolais », précisent-elles.
En conclusion, CASMIA-G, JUSTICIA et APDHJ appellent les institutions de contrôle de l’État à assumer pleinement leurs responsabilités et à enquêter sur la gestion du FONAREV, afin de restaurer la confiance du public.
« Le peuple congolais a droit à la vérité, à la justice économique et à un développement réel. Le temps des comptes est venu », concluent-elles d’une même voix.
Emmanuel Kamba









