À l’heure des réseaux sociaux, il y a des dossiers que l’on ne sait plus étouffer. Surtout que la RDC loge sur son territoire une représentation de la CPI.
Ceci me rappelle une réponse de madame Fatou Bensouda, ancienne procureure près la CPI, donnée à un journaliste : faute de la part des États membres d’élucider des crimes d’humanité dans leurs pays, le bureau du procureur de la CPI prend l’initiative des enquêtes. À peu près.
Au Lualaba, un crime contre l’humanité s’est déroulé au vu et au su de tout le monde. Le rapport du président de la commission parlementaire instituée par l’assemblée provinciale du Lualaba avance des chiffres, parmi lesquels on parle de 3 morts et de 23 personnes portees disparues. Ce rapport s’ appuie sur les éléments recueillis auprès de la police nationale. La société civile de Lualaba renchérit dans les mêmes termes dans son son rapport. Plusieurs semaines après, toujours aucune réponse; tant des autorités nationales que de la justice. La CPI aurait-elle tort de se saisir de ce dossier qui relève aussi de sa compétence ?
Surtout que, tout récemment, des aveux sont sortis de la bouche du rapporteur général de l’assemblée provinciale du Lualaba qui indique très clairement dans un audio qui a fuité dans les réseaux sociaux qu’il n’y a personne citée dans ce dossier qui serait détenu au camp de concentration de Kanyama Kasese. Ce qui donne à ce dossier une autre dimension et me fait penser au dossier des disparues de l’Yonne en France dans lequel Émile Louis a été condamné à une longue peine.
En tout état de cause, plusieurs familles ont déclaré ne plus retrouver les leurs dans une opération qui viole les droits fondamentaux des citoyens. Les autorités provinciales de Lualaba sont indexées. Ainsi, demander à la justice congolaise d’apporter les réponses judiciaires dans ce feuilleton criminel, c’est aussi une manière de protéger le Chef de l’Etat qui risque gros ici. Faut-il préserver les autorités provinciales du Lualaba pour des raisons inavouées ou exposer le Chef de l’Etat à répondre devant la CPI ?
Dès lors que le vice-ministre de l’intérieur et le ministre des droits humains qui ont fait le déplacement de Lualaba pour ce dossier ont préféré la visite des infrastructures construites par le gouverneur Richard MUYEJ MANGEZE MANS, mais que s’approprie madame Fify MASUKA, on peut parler d’une défaillance qui expose notre pays à la CPI. C’est malheureux.
Personnellement, je suis pour une justice congolaise pour des faits commis par les congolais en RDC. J’exhorte la justice congolaise un autre comportement. Qu’elle se démarque des hommes politiques. Ce n’est pas gloriole d’être dirigé par un président qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Seule la justice peut, à ce jour, nous éviter pareille situation.
Si ce cri d’alarme fait son chemin, que la justice congolaise ne se fasse pas piéger par des visites guidées pour admirer les infrastrures que l’on a du reste pas construites, mais qu’elle reste sur la chose. Sauvons le pays des affres de la CPI, avant qu’il ne soit trop tard. Tenez-le pour dit
L’archange Papy TAMBA,
Le Papy le plus célèbre de la RDC