Trois personnes ont été tuées jeudi lors d’une bousculade survenue dans un camp de déplacés pendant la distribution de nourriture dans l’Est de la République démocratique du Congo, rapportent de sources locales, contactées par AFP.
‹‹ Jeudi, les autorités locales « ont apporté l’aide le soir vers 17H00 (15H00 GMT), les gens sont devenus nombreux, ils ont volé cette nourriture. De là, la police a tiré sur les déplacés, il y a eu trois morts et des blessés ››, a expliqué Jacques Zemafa, un déplacé dans ce Camp.
Lorsqu’on a « amené la nourriture, ajoute une autre déplacée Marie-Rose Mwamini, ‹‹ les gens sont devenus nombreux et il y a eu des disputes entre les déplacés, tandis que des policiers partaient avec une partie de cette aide alimentaire. Il y a eu trois morts, (des personnes) tuées par les policiers » qui tentaient de disperser la foule ››.
Des faits et le nombre de morts confirmés par le chef de ce camp, Theo Musekura. Celui-ci a demandé aux autorités d’apporter une autre aide la journée et a plaidé pour la délocalisation de ce camp situé non loin de la ville de Goma.
Le colonel Patrick Molengo, administrateur du territoire de Nyiragongo, qui a apporté cette aide alimentaire composée essentiellement de (huile végétale, riz, haricots…), n’a pas souhaité s’exprimer sur cet incident. Mais une source sécuritaire contactée sur place a déclaré que le bilan est de 5 blessés, trois morts dont deux par balles et un piétiné dans la bousculade.
Dans les territoire de Nyiragongo et de Rutshuru, l’armée congolaise se bat contre le M23, une ancienne rébellion tutsi qui a repris les armes en fin d’année dernière, en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation de ses combattants.
Ce mouvement rebelle a étendu son emprise dans le territoire rural de Rutshuru, prenant en juin la cité de Bunagana à la frontière ougandaise puis, tout récemment, plusieurs localités sur la route nationale 2 qui dessert Goma. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les M23, ce que dément le Rwanda.
Selon le bureau des affaires humanitaires des Nations unies en RDC (OCHA), ‹‹ au moins 183.000 personnes ont été déplacées depuis le 20 octobre, portant le total à plus de 232.001 civils déplacés depuis le début des hostilités en mars ››.
Rappelons que ce camp de déplacés de Kanyarucinya, géré par les autorités congolaises, abrite jusque-là, près de 17.500 personnes ayant fui les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23.
Steven Muhindo