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Debout Congolais (Tribune de Gaspard-Hubert Lonsi Koko)!

Auteur de nombreux ouvrages, dont « Quelle destinée pour le Congo-Kinshasa, après un si long destin » ? Ce penseur libre démontre que l’amour de la patrie, nécessite l’engagement à travers les faits et les analyses en vue d’un futur meilleur.

Pour paraphraser Patrice Lumumba, la vraie Histoire du Congo-Kinshasa s’écrira par les Congolais. Il est tout simplement question, hic et nunc, de rappeler que tout Congolais, de l’intérieur comme de l’extérieur, doit œuvrer à l’armement moral de ses compatriotes, à la consolidation de leurs acquis du point de vue intellectuel, social, économique et matériel.
L’unité nationale

Quelques politiciens nationaux considèrent à tort leurs compatriotes de la diaspora, pour des raisons que personne n’ignore, comme des adversaires, voire des ennemis. Ils préfèrent plutôt pactiser avec des gens qui, notamment par esprit de lucre, agissent en intelligence avec les pays agresseurs. En tout cas, les Congolais de la diaspora soutiennent en plus grande majorité le président de la République, Félix Tshisekedi, dans la lutte contre l’agression territoriale par le Rwanda via le M23 et l’Ouganda par les soi-disant ADF, de la même façon qu’ils n’ont jamais cessé de maintenir le lien avec le pays de leurs aïeux. Ils ont toujours épargné au Congo une crise sociale, ne serait-ce que par le soutien familial.

Un Congo une et indivisible ne doit ignorer aucun de ses enfants. Si ce pays a la capacité de bien intégrer des personnes venues d’ailleurs, pourquoi continue-t-il à exclure, sauf dans le domaine du football, ses enfants de mère et de père congolais ? Les binationaux autochtones ne sont-ils indispensables que comme vaillants Léopards, même si approche est louable ? Si les Congolais de l’étranger ont massivement applaudi la patriotique décision des honorables députés ayant interdit le brassage au sein des FARDC, la police et la gendarmerie nationales, il est grand temps que le Parlement reconnaisse en urgence le caractère inaliénable, c’est-à-dire incessible, de la nationalité congolaise d’origine, ainsi que sa primauté sur toute citoyenneté étrangère. L’avenir du pays repose à la fois sur la parfaite entente entre les Congolais de l’intérieur et ceux de l’extérieur, sur l’acceptation de la critique constructive et les divergences d’opinions, ainsi que sur la vraie « Union sacrée pour la Nation ››.

Il n’est nullement question au Congo, notamment dans l’Est, de cogérer. Les différentes populations de la région du Kivu doivent s’épanouir la main dans la main selon les valeurs républicaines. Ils doivent privilégier au maximum le vivre ensemble, les uns avec les autres, et non la cogestion ou la coexistence les uns contre les autres. La cohabitation, laquelle ne doit pas devenir la vie rêvée, est une condition mortifère. Elle est nuisible à l’unité nationale.

Les sillons pour l’avenir

L’amour de la Patrie exige de penser au legs et aux futures générations de Congolais. Pour maîtriser le futur et comprendre le présent, il faut en effet connaître le passé. « Nul n’a le droit d’effacer une page de l’Histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme. » Cette phrase de Joseph Ki-Zerbo, historien et homme politique burkinabè, permet aux initiés de demander aux forces de l’Esprit de raviver avec force et vigueur l’ardeur patriotique en vue de l’intangibilité des frontières congolaises. Puissent les Combattants invisibles assister les vaillants FARDC dans la protection de leurs compatriotes et la défense du territoire ancestral ! Les Congolais doivent protéger leur pays par tous les moyens, au risque de leur vie.

La pacification de l’Est du pays

La région du Kivu est déstabilisée par le Rwanda, par le truchement du M23, et l’Ouganda par le biais des supposés Allied Democratic Forces (ADF). Kinshasa doit à tout prix refuser d’intégrer au sein des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) les éléments de ce groupe d’agresseurs, puisque leur objectif consiste à infiltrer les institutions étatiques pour une implosion favorable à l’annexion d’une partie du territoire national au profit du Rwanda.

Dans l’optique de la pacification de la région du Kivu et de l’Ituri, les populations majoritaires doivent veiller aux droits des minorités. Ces derniers ne doivent pas, en revanche, ignorer leurs devoirs envers l’État congolais. Par conséquent, que l’on soit Tutsi ou Hutu, rwandophone ou bantouphone, on doit faire l’objet de poursuite ou de condamnation conformément aux lois en vigueur en cas de trahison ou d’intelligence avec les ennemis du Congo. De plus, selon l’article 56 de la Loi fondamentale congolaise, « tout acte, tout accord, toute convention, tout arrangement ou tout autre fait, qui a pour conséquence de priver la nation, les personnes physiques ou morales de tout ou partie de leurs propres moyens d’existence tirés de leurs ressources ou de leurs richesses naturelles, sans préjudice des dispositions internationales sur les crimes économiques, est érigé en infraction de pillage punie par la loi ». Effectivement, rappelle l’article 63 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, « toute autorité nationale, provinciale, locale et coutumière a le devoir de sauvegarder l’unité de la République et l’intégrité de son territoire, sous peine de haute trahison ». Alors, debout Congolais ! Dresse enfin ton front longtemps courbé ! Prends le plus bel élan dans la paix !

Gaspard-Hubert Lonsi Koko, Auteur de nombreux ouvrages

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