Dans un communiqué rendu public, Justicia Asbl, une organisation de promotion et de protection des droits de l’homme, se dit inquiète de la dégradation de la situation politique dans la Province du Haut- Katanga, plus particulièrement à la suite de l’usage des méthodes qu’elle qualifie des barbares par les services de sécurité procédant à l’enlèvement et détention des opposants politiques en raison de leur opinion sur la gestion du pays.
En effet, selon des vidéos devenues virales et largement partagées sur internet le mercredi 15 janvier 2025, l’on pouvait apercevoir des éléments des services de renseignements de la police qui ont procédé à l’enlèvement du militant et opposant politique John Mbangu devant le siège de la radio- télévision HK6 où il participait à une émission. Celui-ci d’après les témoins, serait amené à une destination encore inconnue.
« Si au stade actuel, il est difficile de dire avec exactitude les motifs de cet enlèvement ignoble, suivi d’un ligotage des mains et d’une humiliation indigne dans un Etat qui se veut de droit, tout laisse croire que l’enlèvement de John Mbangu est consécutif à ses prises de position opposées au changement de la constitution, telle que voulue par le Président de la République Felix Antoine Tshisekedi », peut-on lire dans ce communiqué.
Et de poursuivre :
« Justicia Asbl constate avec regret que ceux du camp qui prônent le changement de la constitution peuvent se prononcer en toute liberté et sans aucune inquiétude, alors que ceux qui s’y opposent sont très tragiquement inquiétés. C’est le cas de Jean Claude NDALA, un autre opposant et membre du parti politique Ensemble pour la République, enlevé et détenu au secret dans les cachots de l’Agence nationale des renseignements, ANR/Haut-Katanga où il a passé environ 20 jours avant son transfèrement au Parquet près le Tribunal de Grande instance de Lubumbashi. »
Contacté par Surveillance.cd, Maître Timothée Mbuya Président de Justicia Asbl a indiqué que «la politique d’intimidation ou d’étouffement des libertés d’expression et d’opinion est une pratique liberticide dans une démocratie et ne peut nullement favoriser l’éclosion de la vérité».
Ainsi Justicia Asbl invite les services de sécurité à revenir au bon sens et éviter d’exacerber la situation sociale déjà plus que tendue à la suite de la recrudescence de l’insécurité dans la Province du Haut-Katanga.
Elle demande enfin aux partis politiques de l’opposition de continuer à exercer leurs droits constitutionnels de liberté d’expression démocratique sans lesquels, la dictature de triste mémoire se réinstallerait dans le pays.