L’annonce de l’exploration de 52 nouveaux blocs pétroliers en République démocratique du Congo continue de faire des vagues. Lundi 12 mai 2025, Greenpeace Afrique a vivement critiqué cette décision, accusant Kinshasa de tourner le dos à ses engagements climatiques et à la transparence dans la gestion des ressources naturelles.
Pour l’ONG environnementale, cette démarche constitue un grave recul.
« Cette décision est non seulement irresponsable, mais aussi dangereuse. Elle pourrait aggraver la déforestation, compromettre les moyens de subsistance des communautés autochtones et locales, et accélérer les crises climatiques », déplore Bonaventure Bondo, responsable de la campagne forêt pour le Bassin du Congo.
Greenpeace Afrique rappelle que la RDC avait suspendu en 2024 les enchères sur 27 blocs pétroliers, un geste salué par les défenseurs de l’environnement.
« Ce revirement contredit totalement les engagements antérieurs du gouvernement en matière de lutte contre le changement climatique », dénonce l’organisation dans son communiqué.
Autre motif d’inquiétude : l’opacité du processus. « Aucune cartographie officielle des zones concernées n’a été publiée, aucun rapport détaillé du ministère de l’Environnement n’est accessible, et aucune information n’est donnée sur les zones à préserver », fustige Greenpeace, appelant les autorités à adopter une position claire en faveur des énergies renouvelables.
Le gouvernement, de son côté, rejette les accusations. Le ministre des Hydrocarbures, Molendo Sakombi, affirme que ces blocs sont «sains» et que leur découpage a été réalisé « dans le respect des normes environnementales ». Il ajoute que le travail a été mené « en collaboration avec le ministère de l’Environnement, et en réponse aux recommandations des ONG ».
Le ministre insiste sur le caractère stratégique de cette initiative pour la souveraineté énergétique du pays. « Des études sismiques seront prochainement réalisées avec des experts internationaux et des technologies avancées, dont l’intelligence artificielle », annonce-t-il, promettant que l’impact environnemental sera maîtrisé.
Le débat reste vif entre impératifs de développement et préservation des écosystèmes. Greenpeace appelle une nouvelle fois le gouvernement à « respecter ses engagements internationaux » et à « faire le choix de la justice climatique et de la souveraineté écologique », dans un pays au cœur du deuxième poumon vert de la planète.
CKK