Fizi pleure ses morts. Dans la nuit du 8 au 9 mai, une pluie diluvienne d’une rare violence s’est abattue sur cette localité du Sud-Kivu, provoquant inondations, glissements de terrain, destruction de maisons et pertes humaines considérables. Le bilan provisoire fait état d’au moins 120 morts, plusieurs disparus et des centaines de blessés. Plus de 800 personnes se retrouvent sans abri, exposées à la précarité et au risque de maladies.
Face à l’urgence humanitaire, la Cheffe du Gouvernement congolais, Judith Suminwa Tuluka, a reçu mardi 13 mai à Kinshasa, deux figures majeures de la région : Monseigneur Sébastien Muyengo, Évêque d’Uvira, et Justin Bitakwira, député national élu de la circonscription. Ensemble, ils ont dressé un tableau sombre de la catastrophe, évoquant les conditions climatiques extrêmes, l’impact de la déforestation sur les collines environnantes, et la détresse des populations.
« Nous étions venus parler de la catastrophe qui s’est produite dans le territoire de Fizi et des conditions climatiques qui ont emporté des vies. On estime à 120 le nombre de morts. Il y a des disparus, des maisons ont été emportées. La Première ministre nous a assurés qu’elle allait prendre cette question à bras-le-corps, et nous espérons que cela sera effectivement fait », a confié Justin Bitakwira à la sortie de l’audience.
Du côté du Gouvernement, l’engagement est clair. La Première ministre suit de près l’évolution de la situation et affirme que les ministères concernés sont déjà instruits pour une prise en charge efficace des sinistrés et une réponse rapide sur le terrain.
« L’État ne restera pas spectateur face à ce drame », a-t-elle laissé entendre, promettant des actions concrètes dans les prochains jours.
L’accompagnement du Gouvernement est crucial, non seulement pour assurer les secours immédiats – prise en charge des blessés, enterrement des victimes, aide alimentaire et abris d’urgence – mais aussi pour prévenir de futures catastrophes. La récurrence de ce type d’intempéries relance la question de la gestion des zones à risque, de la reforestation et de la planification urbaine en milieu rural.
En attendant, à Fizi, les familles endeuillées enterrent leurs morts dans la douleur, pendant que les survivants tentent de reconstruire, avec l’espoir que cette fois, la solidarité nationale ne leur fera pas défaut.
Barth NGINDU