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Procès du policier routier Kabeya : 20 ans de servitude pénale requis contre les prévenus

L’affaire de la mort du policier de roulage Kabeya Senda, survenue lors de l’interception controversée d’un convoi de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, continue de secouer l’opinion publique. Devant la Cour militaire de Kinshasa/Gombe, le ministère public a requis ce jeudi 15 mai une peine de 20 ans de servitude pénale contre les sept policiers prévenus pour homicide praeter intentionnel, violation de consigne et arrestation arbitraire. « La gravité des faits exige une peine exemplaire », a martelé le représentant du ministère public à l’audience.

Les faits remontent à une scène filmée et massivement relayée sur les réseaux sociaux, où l’agent Kabeya tentait de faire respecter le code de la route en stoppant un cortège circulant en sens interdit. L’intervention aurait tourné au drame lorsque le policier fut roué de coups mortels. « Il a été frappé à mort pour avoir simplement fait son travail », s’est indignée Me Banza, avocate des parties civiles.

Parmi les sept policiers identifiés figurent des hauts gradés de la police affectés à la sécurité rapprochée de la cheffe du gouvernement. Deux autres prévenus sont toujours en fuite. Les accusations portent notamment sur « une dérive autoritaire de ceux censés faire respecter la loi », selon les termes du ministère public.

Au volet civil, les proches du défunt ont réclamé à l’État congolais des réparations s’élevant à cinq millions de dollars. « La République doit assumer sa responsabilité pour les actes posés par ses agents dans l’exercice de leurs fonctions », a plaidé le frère de la victime, s’adressant à la Cour avec émotion.

Cette affaire est devenue un symbole du combat contre l’impunité des forces de l’ordre, alors que plusieurs organisations de défense des droits humains demandent des sanctions sévères. Pour elles, ce procès « constitue un test décisif pour la crédibilité de la justice militaire en République démocratique du Congo ».

L’audience a été suspendue après les plaidoiries, en attendant la décision des juges. D’ici là, la société civile reste mobilisée, exigeant que justice soit rendue « sans favoritisme, malgré le rang des accusés ». Un jugement est attendu dans les prochains jours.

CKK

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