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Kabila tire la sonnette d’alarme : « la République a cessé d’être démocratique »

Dans une déclaration au ton grave, l’ancien président Joseph Kabila a dressé un tableau sombre de la situation politique et sociale actuelle en République démocratique du Congo. Intervenant ce vendredi 23 mai, lors d’une rare prise de parole publique, il a dénoncé une dérive autoritaire du régime en place et alerté sur les dangers qui pèsent sur l’unité nationale.

« La République a cessé d’être démocratique, et la volonté du Chef de l’État tient désormais lieu de loi suprême, supplantant la Constitution et les lois », a déclaré l’ancien chef de l’État, accusant le pouvoir actuel d’avoir rompu avec les principes fondamentaux de l’État de droit. Ce constat, selon lui, traduit une rupture inquiétante avec les engagements démocratiques pris depuis les premières alternances politiques.

Kabila a également pointé du doigt ce qu’il qualifie de stratégie de gouvernement reposant sur « le populisme et la démagogie, le mensonge et l’arrogance », des pratiques qui, selon lui, ont pris le pas sur la gouvernance responsable. Il a critiqué une gouvernance fondée sur des discours séduisants mais éloignés des réalités vécues par la population congolaise.

L’ancien président n’a pas mâché ses mots pour évoquer la montée des tensions identitaires : « la discrimination et la stigmatisation de certaines composantes de notre peuple, l’institutionnalisation du tribalisme et du népotisme » ont, d’après lui, miné le tissu social congolais. Il accuse les autorités de favoriser une politique de division qui menace dangereusement la cohésion nationale.

« L’opposition des communautés nationales les unes aux autres, les discours de haine et l’injustice ainsi que l’impunité » ont contribué, selon Kabila, à une fragilisation du vivre ensemble et à un climat délétère où les frustrations accumulées risquent de se transformer en conflits ouverts. À cela s’ajoutent, selon lui, des élites politiques déconnectées, vivant dans « l’opulence outrancière » et trahissant régulièrement leurs engagements.

L’ancien président a particulièrement insisté sur les dangers du repli identitaire, qu’il qualifie de « dangereux pour l’édification de toute nation ». Il s’est dit préoccupé par le retour « des vieux démons dont l’intolérance et la division », estimant que ces dynamiques, autrefois contenues, sont aujourd’hui tolérées, voire encouragées par les autorités.

Joseph Kabila conclut sur une mise en garde ferme : « Cela est non seulement toléré et impuni, mais aussi et surtout, véhiculé et financé par les tenants du pouvoir ». Un message sans détour qui, à la veille d’une année électorale sensible, résonne comme un avertissement aux dirigeants actuels, mais aussi comme un appel à la vigilance pour tous les citoyens.

CKK

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